Article publié dans Concours pluripro, mars 2024
Voilà des années que dans la plupart des pays développés, les pouvoirs publics (et l'opinion) ont été alertés des difficultés pesant sur l'exercice des professionnels de santé assurant le premier recours... Difficultés d'autant plus malvenues que, dans ces mêmes pays, ce premier recours, et plus largement l'ambulatoire, était affiché comme prioritaire pour réorganiser les systèmes de soin et assurer leur soutenabilité menacée.
Pour l'essentiel, ces difficultés étaient bien identifiées et traduites par une désaffection accrue des plus jeunes pour s'engager dans les soins primaires, tout comme des plus anciens anticipaient leur cessation d'activité. Comme cause de cette désaffection, la relative insuffisance des rémunérations était évidemment évoquée, mais chacun pointait comme déterminant essentiel la pénibilité et les contraintes croissantes d'un exercice quotidien dont la reconnaissance professionnelle et sociale s'étiolait ou se trouvait même contestée.
Dans tous les pays concernés, diverses mesures de revalorisation ont été engagées depuis les années 2000, réactivant la priorité accordée aux soins primaires et s'appliquant notamment au cadre des formations initiales et aux rémunérations... sans que, pour autant, les difficultés inhérentes à la charge du premier recours s'en trouvent résolues.