Il n’a laissé le choix à personne. Président de l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) depuis quatorze ans, le Dr Éric May, 53 ans, avait averti depuis quelque temps déjà : il ne se représenterait pas en 2020 pour briguer un énième mandat. "Ça me paraissait important qu’il y ait un renouvellement de personnes, mais aussi d’éléments de langage", explique-t-il. Ainsi, lors de l’assemblée générale le 7 juillet dernier, Frédéric Villebrun, généraliste à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), a pris les rênes de l’USMCS, pour le plus grand plaisir de son prédécesseur : "On se connaît bien. Et tel que j’ai pu le voir, le nouveau président est dans la ligne de ce que l’on a pu porter pendant un certain nombre d’années."
Pas question toutefois d’abandonner ce qu’il a construit : Éric May reste vice-président de l’USMCS et président du congrès annuel, devenu, sous son impulsion, "le" rendez-vous de la rentrée. Un moyen de lâcher du lest tout en poursuivant la promotion de ce mode d’exercice regroupé, le seul capable d’offrir une médecine totalement dédiée au patient, "humaniste", selon le praticien fils de gardiens d’immeubles à Montreuil (Seine-Saint-Denis). "Dès que j’ai commencé à exercer en libéral, je me suis rendu compte qu’il y avait quelques limites. Bien sûr, on a des relations parfois fortes avec d’autres professionnels de santé, mais ça me paraissait insuffisant par rapport à ce qui semblait nécessaire à la bonne prise en charge d’un patient. Le modèle des centres de santé m’a paru alors le modèle d’avenir, à multiplier, à généraliser, en raison de ses missions d’accessibilité sociale aux soins. Des missions que j’ai qualifiées très tôt de service public."