Cet été, la direction a fait appel aux médecins de ville pour "désengorger" les urgences, en évacuant "la bobologie" et laissant les seuls cas graves aux deux urgentistes de permanence. Postés dans des préfabriqués sur le parking des urgences, deux généralistes y traitent chaque jour, de 12 h à minuit, les patients évalués et orientés au préalable par une infirmière d'accueil à l'hôpital. "J'ai appelé plusieurs médecins ici, trois cliniques à Bordeaux… Pas de place. Comme je ne voulais pas encombrer les urgences, j'étais bien content de les trouver", raconte Emma, 50 ans, en sortant des préfabriqués, une attelle posée pour soigner une vieille fracture au pied.
La structure s'occupe principalement "de la traumatologie pure, beaucoup de plâtres, d'attelles, de sutures et permet de renvoyer, dans l'heure, des patients pour des radios et scanners à l'intérieur de l'hôpital en cas de besoin", explique son coordinateur, le docteur Julien Patry. Pour la cheffe urgentiste Sophie Marchal, ce système représente "un peu l'avenir des urgences", "en pénurie" et "avec beaucoup de patients qui ne relèvent pas des urgences". Ce dispositif, unique dans la région, absorbe ainsi 40 % des patients et a permis d'éviter la fermeture des urgences, selon Julien Rossignol.
Cet été, 29 établissements de Nouvelle-Aquitaine ont mis en place pour certains horaires une "régulation" des urgences, n'ouvrant la porte qu'aux patients orientés au téléphone par le 15, décompte l'ARS. De plus, la moitié de ces services d'urgences font même l'objet d'une régulation "longue durée", précise l'agence à l'AFP.