En cas de décision claire et nette, le centre de santé fournit à la femme les informations dont elle a besoin, et l’oriente vers les centres hospitaliers de Vierzon, de Bourges ou de Saint-Amand-Montrond, tous en capacité de réaliser une IVG médicamenteuse ou instrumentale. Le choix est fait en fonction de l’ancienneté de la grossesse. Depuis 2022, il est possible d’obtenir par téléconsultation des ordonnances prescrivant les médicaments pour pratiquer une IVG. Par ailleurs, un arrêté publié le 1er mars, revalorise de 25% les tarifs de l'IVG, remboursés par l'Assurance maladie.
Mais si la personne émet des doutes, un tout autre parcours va se mettre en place. "Il y a d’abord une première consultation. La patiente raconte pourquoi elle doute, ça peut être par rapport au travail, à la situation familiale. Notre rôle est alors de lui donner toutes les informations dont elle a besoin pour prendre sa décision", indique la médecin au journal local. On travaille aussi avec des associations quand il y a, par exemple, une rupture familiale. C’est dans l’esprit de la loi Veil de donner aux femmes toutes les informations. On s’adapte toujours à chaque situation et c’est elle-même qui prend la décision finale."
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Des entretiens pré-IVG, réalisés par les assistances sociales ou la conseillère conjugale du centre de santé sexuelle, sont proposés mais ils sont obligatoires pour les mineures. "Lors d’une consultation, une femme peut être accompagnée du compagnon, d’un parent, peu importe… Mais l’entretien pré-IVG se fait, lui, seul avec la patiente. Pour les mineures, ça permet de s’assurer qu’elles prennent la décision sans pression familiale." La jeune femme mineure doit ensuite choisir la personne majeure pour l’accompagner lors de l’IVG. "Ça peut être n’importe qui, mais nous rencontrons la personne auparavant systématiquement."
En 2023, le centre de santé a assuré 68 consultations IVG, dont 20 pour des mineures, et 37 entretiens pré-IVG avec les 20 mineures. "Beaucoup d’entre elles ne pensaient pas pouvoir tomber enceinte, pour plusieurs raisons, rappelle Célia Cheminal Lecland. C’est pourquoi on essaye aussi d’aborder, quand c’est possible, la question de la contraception, mais on ne fait jamais la morale. Dans certains cas, on prévoit déjà de mettre quelque chose en place, après l’IVG, comme une pose d’un stérilet par exemple."