Marianne Lainé possède plusieurs casquettes. Elle est avant tout médecin généraliste, spécialisée en suivi gynécologique et obstétrical, à la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) Saint-Eloi qu’elle a fondée à Rouen. Elle est également formatrice de MGForm pour la pratique des IVG médicamenteuses pour les médecins de ville, vice-présidente du conseil départemental de l’Ordre des médecins de Seine-Maritime et médecin régulateur pour la permanence de soins au Samu de Rouen. Elle a aussi fondé l’Institut médical Simone Veil à Rouen (IMSV), un lieu unique en France qui vise à garantir une information précoce pour les femmes et une prise en charge globale et adaptée, tant sur le plan médical, que pour leur vie professionnelle et familiale.
C'est pour cette initiative qu'elle a été primée 
par le collectif « Femmes de Santé », au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à SantExpo, en présence d’Agnès Firmin le Bodo, Ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, d’Isabelle Rome, Ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances, et de Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques.

 

Des obstacles du côté des patientes et des médecins

"J’ai analysé toute la littérature sur les freins à l’IVG en France, tant du côté médecin que du côté des patientes. Je me suis aperçue que malgré toutes les réformes et les communications, nous arrivions toujours à des délais trop longs. La plupart des IVG sont faites à 8 semaines d’aménorrhée soit 6 semaines de grossesse, il y a donc un écart de 3 semaines à cause de ces freins. Je me suis dit qu’il fallait trouver une solution", dévoile-t-elle. Elle a identifié des problèmes distincts des deux côtés. "Pour les patientes, c’est avant tout un problème de maillage territorial, elles n’arrivent pas à trouver les interlocuteurs adaptés en plus d’être perturbées dans leurs recherches par la situation, commente Marianne Lainé. Il faut ajouter à cela les difficultés d’accès à une échographie et à un praticien de ville, mais aussi les difficultés de gérer ça avec leur vie professionnelle et personnelle."
Du côté des praticiens, ils sont de moins en moins à pratiquer l’IVG dans leurs cabinets. "Ce sont des consultations chronophages, qui sont souvent des créneaux urgents puisque la patiente ne va pas prendre rendez-vous dans 15 jours. De nombreuses femmes annulent ou décalent leur rendez-vous, car en fonction du contexte qu’elles vivent, cela peut être très compliqué", indique la médecin.

 

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