Postes d’accueil : un lieu inclusif et universel

Article publié dans Concours pluripro, octobre 2022

En souhaitant offrir une prise en charge adaptée aux personnes transsexuelles, le CMS de Malakoff a fait évoluer l’accueil proposé à ses patients. "C’est le hasard qui nous a fait identifier ce besoin", explique Sophie Le Goff, médecin généraliste, qui, au départ, est informée par une patiente d’une problématique d’accès aux soins d’une personne transsexuelle. "Elle ne trouvait pas de médecin en qui elle avait confiance et avec qui elle se sentait en sécurité. Ce qui l’a contrainte à renoncer à ses soins. J’ai donc encouragé ma patiente à l’orienter vers le CMS." Rapidement, le centre s’organise afin que la discrimination ne conduise pas à un renoncement aux soins. "Dans certains cabinets médicaux, même pour des soins n’ayant aucun lien avec leur transition, les personnes transsexuelles sont renvoyées à leur condition. Outre les soins de médecine générale, le CMS les accompagne aussi dans leur parcours de transition. Je me suis d’ailleurs formée à cette prise en charge."
Sophie Le Goff s’est aussi constitué un réseau afin de pouvoir les orienter vers des professionnels formés à ce type de suivi (endocrinologue, orthophoniste, etc.). En parallèle, l’équipe décide de travailler à l’accueil des patients – "on a identifié les problématiques qu’ils peuvent rencontrer à l’accueil, car le bouche-à-oreille faisant, on a rapidement reçu de plus en plus de personnes concernées" – et est accompagnée par l’association OUTrans, qui intervient dans la sensibilisation des équipes de soins à la prise en charge de personnes transsexuelles. Mais, estime Sophie Le Goff, "si on décide de ne pas dire monsieur ou madame à un patient transsexuel mais de le dire aux autres, cela devient une discrimination". Solution : réfléchir à un accueil universel "plutôt que d’identifier les besoins de chacun. La finalité étant de créer un lieu inclusif et de veiller à ce que les personnes ayant besoin de soins se disent qu’elles peuvent venir dans notre structure sans appréhension".

IVG et contraception : avancées et nouvelles pratiques

D’après les chiffres de la Drees, 222 025 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France en 2020, dont 154 240 en établissements de santé, 60 480 en cabinets privés, et 6 577 forfaits médicamenteux de ville remboursés en centres de santé, centres de planification ou d’éducation familiale. Pendant la crise sanitaire, les tutelles ont autorisé le recours à une IVG médicamenteuse à la suite d’une téléconsultation avec un médecin, le médicament étant ensuite dispensé en officine : 728 ont eu lieu en 2020. La mesure est toujours en vigueur. "Cette option me semble intéressante lorsque la personne est en difficulté pour se déplacer ou se libérer", souligne Laura Marin Marin, médecin généraliste au CMS de Malakoff, tout en reconnaissant que la téléconsultation peut générer "une perte d’informations."
Les CDS peuvent proposer l’IVG médicamenteuse depuis 2009 et l’IVG instrumentale (par aspiration) depuis 2016. Le CMS de Malakoff la propose, depuis trois ans, sous anesthésie locale, tout en respectant le cahier des charges de la Haute Autorité de santé, avec notamment l’équipement d’une salle blanche. Il a également établi une convention avec le centre d’IVG d’un établissement de santé. "Les professionnels de santé qui pratiquent l’IVG instrumentale doivent être formés", indique Laura Marin Marin. Au CDS, deux médecins formés proposent la méthode par aspiration, accompagnés par des infirmières, également formées. "Pour des questions de sécurité, nous veillons à être présentes toutes les deux dès lors qu’une IVG par aspiration est programmée. Ainsi, en cas de difficultés techniques ou de complications, nous pouvons nous épauler."

RETOUR HAUT DE PAGE