"Lorsque l’expérimentation Peps a été présentée, nous l’avons vue comme une solution pour adapter le financement des centres de santé à la prise en charge que nous voulons offrir à nos patients", indique le Dr Alain Beaupin, médecin généraliste au centre de santé Richerand (Paris Xe) et président de l’Institut Jean François Rey, qui porte le projet Peps pour certains centres de santé. Depuis de nombreuses années, ces structures dénoncent l’écart entre leur mode de financement et les populations prises en charge, massivement atteintes de maladies chroniques. "Face à une patientèle qui requiert une prise en charge longue par des médecins généralistes, spécialistes et paramédicaux, le paiement à l’acte s’avère inadapté, insiste-t-il. Les professionnels de santé sont de plus en plus en souffrance car en contradiction avec la structuration de l’offre de soins souhaitée. Le modèle économique nous freine."

Pour rappel, l’expérimentation Peps repose sur le principe d'une rémunération forfaitaire collective des professionnels de santé, qui se substitue au paiement à l’acte, mais uniquement pour les actes des médecins et des infirmières, et à condition que le patient dispose de son médecin traitant au sein du centre de santé. Le montant de la rémunération que perçoivent les centres de santé varie selon les caractéristiques de la patientèle et est modulé selon certains indicateurs, par exemple selon le taux de patients AME. "Dans un premier temps, nous avons hésité à participer, reconnaît Alain Beaupin. Nous trouvons décevant que le périmètre ne porte que sur les médecins généralistes et les infirmières, alors que nous avons l’habitude de travailler en équipe pluriprofessionnelle avec des spécialistes, des dentistes, des biologistes… Notre éventail d’intervention est plus large. Pour le moment, nous gardons cette réserve mais ce n’est pas un point de blocage à notre participation à l’expérimentation."

 

Un meilleur suivi du patient

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