En Guadeloupe, 34% de la population vit sous le seuil de pauvreté, déclare l’Insee dans un rapport paru en octobre dernier, un taux alarmiste qui explique une rupture de soins plus fréquente sur l’île qu’en métropole... Alors pour "réinscrire l’assuré dans un parcours de soins coordonné", explique la CGSS sur son site, l’idée du centre d’examen en santé (CES) s’est naturellement présentée.  

Installé au Centre d’activité Antillopôle, aux Abymes, il est le premier établissement de ce type créé en Outre-mer, pour une centaine existant sur le territoire national. Sur place, le public, principalement composé de personnes fragilisées (sans emploi, étudiants, jeunes retraités…) et éloignées du système de soins, peut bénéficier de bilans complets gratuits. Si aucune ordonnance n’est délivrée sur place, consultations, soins et dépistages sont au rendez-vous durant les deux heures que dure l’examen. "Des conseillers prévention en santé sont chargés de sensibiliser et informer les personnes sur les dispositifs d’aide de l’Assurance maladie auxquels elles pourraient prétendre", détaille Coralie Deglas, médecin responsable du CES, à nos confrères de Outre-mer La Première. 

 

Le dépistage du Chlordécone chez les agriculteurs

Particulièrement exposés au chlordécone, un pesticide destiné à lutter contre le charançon du bananier, les agriculteurs et agriculteurs retraités guadeloupéens bénéficient d’une offre spécifique au sein du CES. "En Guadeloupe, les exploitants agricoles recourent peu aux soins. Ils travaillent beaucoup, ils ne prennent pas forcément le temps de prendre soin d’eux et de leur santé."  Un parcours pourtant nécessaire car depuis 2019, une étude a démontré le lien entre la présence de chlordécone dans le sang et le développement du cancer de la prostate, des troubles gestationnels (naissances prématurées) ainsi que des troubles du neurodéveloppement de l‘enfant. "Nous avons eu des résultats chlordécone positifs. C’est perçu comme une fatalité. Il faut savoir qu’un dosage positif n’est pas irréversible", rassure Coralie Deglas. 

Sur place, 14 professionnels de santé, dont 5 conseillers en prévention santé, 4 infirmiers, 4 médecins, et 1 dentiste, sont présents pour accueillir les usagers. Depuis son ouverture, 2000 patients ont déjà été accueillis par l’équipe pluridisciplinaire. À terme, le CES souhaite développer son offre en allant à Saint-Martin, "et pourquoi pas sur d'autres communes des îles de Guadeloupe", complète Jean Véron, directeur de la CGSS. 

 

[Avec Franceinfo]

 

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