"C’était un engagement municipal promis depuis un moment”, précise Hélène Colombani, médecin généraliste en centre de santé et responsable de la Santé à la ville de Nanterre. En effet, la mutuelle communale, proposée à des prix préférentiels, vient concrétiser une promesse de campagne de la majorité municipale élue en 2020. Elle émane aussi d’une "demande marquée" des habitants qui n’hésitent pas, depuis plusieurs mois, à solliciter la mairie par mail ou courrier à ce sujet. Car "bon nombre d’entre eux ne bénéficient d’aucune aide pour acquérir une mutuelle", poursuit la médecin.
En effet, une étude menée par la municipalité auprès de plus de 1.000 habitants avait révélé que 81% étaient insatisfaits de leur mutuelle en raison d’une couverture insuffisante et d’un coût trop élevé et 77% disaient retarder les soins dont ils avaient besoin “à cause de la non-prise en charge de certains frais médicaux, particulièrement les soins dentaires ou optiques, très souvent dispensés par des professionnels conventionnés en secteur 2, plus onéreux”, détaille un communiqué de la mairie de Nanterre publié hier.
“Nous nous sommes notamment rendu compte que les étudiants, les retraités, les auto-entre- preneurs et les salariés précaires n’accèdent pas toujours à leurs droits, notamment la C2S (complémentaire santé solidaire) délivrée par l’État, rapporte Didier Debord, délégué à la santé dans ce communiqué. Le coût est le principal frein à l'accès à une mutuelle, suivi d'un manque d'information.” Une situation que Hélène Colombani qualifie de "frein à l’accès aux soins”, car sans mutuelle “les patients n’ont pas accès au remboursement à 100% pour les soins dentaires ou auditifs, par exemple”.