"On se dit qu’on va être attendus comme le Saint-Père, mais en réalité, ce n’est pas le cas", lance Guillaume Daboul, porteur de projet de MSP. Avant de préciser que c’est le cas à Liergues (Auvergne-Rhône-Alpes). C’est dans ce petit village que le médecin, originaire du nord de Paris, s’est installé en 2015. Et dès le départ, il a pour ambition d’y "travailler en réseau", mais il n’y a pas de maison de santé en construction dans le coin. Sans compter qu’il se doit de travailler en urgence, post-internat, pour rembourser son prêt.

Il s’installe donc seul, pour commencer. Puis fédère, au fil du temps– d’abord à distance – une "chic équipe". Car il convainc l’une de ses camarades de promo de la fac de médecine de Lille, Nathalie Deruytter, de s’installer dans la même commune ; et crée des liens avec des professionnels des alentours. Tous s’imaginent "travailler ensemble, dans un même lieu", se souvient-il. Et c’est dans cet état d’esprit que débute, en 2018, son "parcours du combattant" pour monter une MSP.

 

Six mois pour trouver le terrain

Et Guillaume Daboul l’avoue : il ne pensait pas que créer une MSP serait si compliqué. Il avait même des raisons d’être confiant. Il avait les effectifs : deux généralistes comme porteurs – Nathalie Deruytter et lui-même –, des professionnels de diverses disciplines. Et il y avait de la place pour ce petit monde, notamment pour les généralistes. Il s’en était assuré : la "population médicale vieillissante" du coin ne suffirait pas à prendre en charge la "population locale assez jeune" et "en croissance", décrit-il. D’autant que dans les environs, nombre de villages n’ont déjà "plus de médecin".

En outre, les deux médecins généralistes, associés en SCI, avaient obtenu de la banque un prêt qu’ils jugeaient "confortable" : 750 000 euros destinés à l’acquisition du terrain et à la construction. Ce qui leur permettait de porter financièrement ce projet de MSP d’initiative privée. En sus, ils avaient obtenu une subvention de 200 000 euros de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Celle-ci s’avérera clé : "C’est grâce à la Région que nous avons pu continuer à aller de l’avant", assure a posteriori le généraliste. Car si la MSP était partie sur de bons rails, les embûches se sont accumulées.

Déjà, trouver le terrain a été ardu, "six mois" ont été nécessaires. Mais la mairie "a fait ce qu’il fallait", salue le médecin. Un emplacement a été trouvé à Liergues, devenue en 2017 commune déléguée de la commune nouvelle de Porte des Pierres Dorées, dans un quartier en construction. La mairie a aussi facilité l’administratif, accélérant l’obtention du permis de construire, révisant le plan local d’urbanisme pour permettre à la structure d’occuper 100% des 450 m² de surface, tout en garantissant par convention la possibilité de se garer autour de la MSP.

 

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