Santé de la femme
Porté par le CHI André Grégoire et deux établissements de la Seine-Saint-Denis, ce “Parcours de soin des femmes victimes de mutilations sexuelles” promet une prise en charge globale des victimes. Rémunéré au forfait, l'article 51 mise sur un accompagnement pluriprofessionnel.
En 2023, le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes estimait à "plus de 125.000" le nombre de "femmes excisées vivant sur notre territoire". Des femmes présentant un risque accru de développer des pathologies gynécologiques, rénales ou encore psychiatriques. Ainsi, pour "contribuer à mieux répondre aux problématiques de violences sexuelles, à l’amélioration du repérage de ces situations et à la création d’un circuit de prise en charge personnalisé", l'ARS Ile-de-France et les professionnels de santé de Seine-Saint-Denis ont mis en place une expérimentation visant à accompagner les victimes de mutilations sexuelles féminines, à travers une prise en charge globale. Une initiative nécessaire pour répondre "à l’insuffisance des propositions faites aux femmes" victimes de mutilations sexuelles, déclare le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins dans sa première Newsletter parue le 1er novembre dernier.
Objectifs : dépister, informer et orienter les femmes, grâce à des actions "d’aller vers" en lien avec les associations communautaires, mais aussi accompagner les victimes vers une prise en charge avec ou sans reconstruction. Pour cela, l'article 51 “Parcours de soin des femmes victimes de mutilations sexuelle” s'appuie sur la participation de deux sages-femmes, une psychologue, une gynécologue obstétricienne, une assistante sociale, une coordinatrice, une sexologue et une assistante médico-administrative, qui exercent toutes au sein de l’hôpital André Grégoire de Montreuil. Un lieu qui n'a pas été choisi par hasard, car au sein de l'établissement "13% des femmes qui accouchent ont été victimes d'une mutilation sexuelle", rapporte l'arrêté relatif à l'article 51. Un constat qui a poussé le CHI André Grégoire à mettre en place "un accompagnement pluridisciplinaire allant de la prise en charge psychologique, sexologique, sociale et médicale à la chirurgie réparatrice", dès l'année dernière. "En 2023, 406 patientes ont été accueillies dans cette unité dont 81 ont eu recours à une chirurgie réparatrice."
