Article publié dans Concours pluripro, mars 2021

* Auteurs associés : Maëlys Clinchamps, Séverine Pelangeon, Valentin Navel, Martine Duclos, Philippe Vorilhon, Martial Mermillod, Julien S. Baker, Bruno Pereira
Université Clermont Auvergne, CNRS, LaPSCo, CHU Clermont-Ferrand

 

L’inactivité physique est l’une des principales causes de décès dans les pays développés : elle augmente la mortalité toutes causes, cardiovasculaire et par cancer. Les modes de transport sédentaire ont notamment été décrits comme un facteur d’augmentation de la mortalité (malgré des résultats contradictoires et un faible nombre d’études).

Au regard des données disponibles dans certains pays développés, moins de 10 % des travailleurs se rendent au travail en utilisant un mode de transport actif comme la marche ou le vélo, alors que la moitié vivent à moins de 8 km de leur lieu de travail. La démonstration des avantages d’un mode de transport actif sur la mortalité serait donc d’une importance majeure pour promouvoir des stratégies préventives efficaces, fondées sur un changement des comportements.

Les bienfaits de l’activité physique de loisir sur la mortalité ont été largement démontrés, sans comparaison claire entre la marche et le vélo. Il existe également une relation dose-réponse entre l’intensité d’activité physique de loisir et la réduction de la mortalité. Ces relations restent à déterminer pour les déplacements actifs pour aller au travail, notamment à la lumière des limites observées dans une méta-analyse précédente.

Par conséquent, nous avons mené une revue systématique et une méta-analyse de l’effet d’un mode de déplacement actif pour aller au travail sur la mortalité, stratifiée par type de mortalité (toutes causes, cardiovasculaire, cancer), type de déplacement actif (marche ou vélo) et intensité (faible, modérée et élevée). Par ailleurs, les articles quantifiant les risques rapportent très fréquemment des modèles de calcul différents du même risque (selon la méthode de calcul ou selon des modèles d’ajustement tels que les risques bruts ou ajustés). En conséquence, nous avons utilisé deux modèles pour chaque méta-analyse : un modèle utilisant les risques les plus ajustés répertoriés dans les articles inclus, et un modèle utilisant uniquement des risques bruts ou moins ajustés.

Méthode

Nous avons recherché toutes les études rapportant un risque de mortalité selon le mode de déplacement pour aller au travail. Les bases de données PubMed, Cochrane Library, ScienceDirect et Embase ont été interrogées jusqu’au 30 avril 2020, à l’aide des mots-clés suivants : « commuting » and « work » and « mortality ». Dix-sept études ont été incluses, pour un total de 829 098 travailleurs.

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Nous avons mené une méta-analyse sur les effets d’un mode de déplacement actif pour aller au travail sur la mortalité. Nous avons stratifié ces méta-analyses sur le type de mortalité, le mode de déplacement actif et son intensité. Pour chaque méta-analyse, nous avons utilisé deux modèles (un modèle utilisant les risques les plus ajustés répertoriés dans les articles inclus, et un modèle utilisant uniquement des risques bruts ou moins ajustés). Un risque inférieur à 1 pour les travailleurs utilisant un mode de transport actif démontre une diminution du risque de mortalité par rapport à ceux ayant un mode de transport sédentaire. Une valeur de p < 0,05 a été considérée comme statistiquement significative.

Lorsque cela était possible (taille d’échantillon suffisante), des métarégressions ont été proposées pour étudier la relation entre un mode de déplacement actif et la mortalité, et des paramètres cliniquement pertinents tels que l’âge, le sexe, le type de mortalité, le type et l’intensité du déplacement actif pour aller au travail. Les résultats ont été exprimés en coefficients (IC à 95 %).

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