Article publié dans Concours pluripro, novembre 2022

Le secteur de l’hôtellerie regroupe une variété de métiers afin d’offrir un service complet lors des séjours des clients : des salariés sont affectés à l’accueil des clients, d’autres au nettoyage des espaces communs et des chambres. L’entretien du linge peut également être réalisé en interne dans les grandes structures, tout comme la restauration si elle est proposée sur place. Enfin, les hôtels emploient aussi du personnel pour la maintenance des locaux et la logistique. Des tâches qui ont leurs contraintes biomécaniques propres : station debout prolongée avec piétinements pour les uns, flexion du dos et gestes répétitifs pour les autres, port de charges… Un établissement étant ouvert 24 h/24, il faut aussi y ajouter des contraintes liées au rythme de travail et aux horaires atypiques… et enfin le stress, qui peut entraîner les relations avec la clientèle.

L’association Horizon Santé Travail, qui a élaboré un programme permettant de préserver la santé de ces salariés, a publié un fascicule pour "Prévenir les troubles musculosquelettiques dans le secteur de l’hôtellerie", qui rappelle aux employeurs qu’une analyse de postes est recommandée pour agir contre ces TMS. "Elle permet d’établir un diagnostic complet des différentes situations de travail et d’avoir une vision globale des risques", peut-on lire dans le document.

 

Nettoyage, cuisine, réfection des chambres...

Côté réception, des équipements peuvent être mis en place par l’employeur (meuble d’accueil avec suffisamment d’espace pour laisser passer les jambes, plan de travail au niveau des coudes…), mais le salarié peut lui aussi adopter des gestes simples tels que porter des chaussures légères, souples et "respirantes", avec un bon amorti au talon, tout en évitant les chaussures plates ou des talons hauts. Il est également recommandé de porter des semelles ergonomiques, d’enfiler des bas de contention et de placer au sol un tapis anti-fatigue. Concernant le nettoyage, le matériel doit être en nombre suffisant et en bon état, le plus léger et maniable possible. Ainsi, le fascicule recommande de privilégier du matériel télescopique et des balais à manche coudé et à poignée globe permettant de limiter l’amplitude des mouvements de nettoyage. Il existe, en outre, des aspirateurs portables légers pour les espaces peu accessibles (escaliers...) ou des brosses à roulettes pour la moquette. Pour la réfection des chambres, des lève-lits électriques permettent de changer les draps à hauteur d’homme. L’investissement dans un dispositif de houssage et déhoussage des couettes est recommandé. Enfin, le travail en binôme est un plus, précise le fascicule.

Que ce soit pour la lingerie, la cuisine, le ménage… l’organisation du travail doit être prise en compte, et notamment l’alternance posturale (limiter les temps de maintien statique des postures par des rotations de tâches). L’autonomie doit être privilégiée et doit permettre de varier son organisation de travail au sein du collectif, en ayant la flexibilité d’alterner les tâches difficiles, de décider soi-même de l’ordre des tâches à effectuer en fonction des priorités et de son état physique.

Plus globalement, il est important de sensibiliser l’ensemble des acteurs aux risques professionnels et d’échanger sur les différentes pratiques en réunion d’équipe. Il faut ainsi que les managers encouragent le personnel à réaliser des retours systématiques sur les dysfonctionnements et les matériels défectueux. Enfin, tout nouveau salarié doit pouvoir avoir accès à des formations à la bonne utilisation du matériel.

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