Article publié dans Concours pluripro, mai 2023
 

Chaque année, 219 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, et seules 19 % de ces victimes déclarent avoir déposé plainte à la suite de ces violences. Afin de permettre une prise en charge plus précoce et donc plus rapide de ce fléau, le ministère de la Justice, la Haute Autorité de santé (HAS) et le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) ont mis en place des outils pour repérer plus systématiquement les violences faites aux femmes. Si les professionnels de santé sont directement concernés par ces outils, les médecins généralistes sont en première ligne, comme le souligne la HAS. Dans sa recommandation, elle rappelle que les médecins généralistes jouent un rôle clé dans le repérage des violences, et les invite, par conséquent, à dépister toutes leurs patientes pour savoir si elles ont vécu ou vivent des violences conjugales, même en l'absence de signe d'alerte. Et la HAS d'indiquer que 8 femmes sur 10 pensent qu'il est normal, légitime et rassurant d'aborder ces questions avec son médecin…

 

En cas de violences avérées

Si l'écoute et la disponibilité du médecin sont essentielles, celui-ci doit proposer un accompagnement, qui peut être médical, psychologique, social mais aussi judiciaire ou juridique. La recommandation de la HAS rappelle les numéros utiles à contacter.

Si la situation est jugée grave, le praticien devra envisager une mesure d'hospitalisation de sa patiente, après l'avoir examinée, et lui délivrer un certificat médical constatant les violences même si l'intéressée n'en fait pas la demande. Dans ce certificat, le médecin décrira avec précision les faits médicalement constatés et reportera les dires de la victime sur le mode déclaratif, entre guillemets, sans désigner nommément le tiers responsable.

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