Vers la fin programmée de la visite à domicile ? C'est ce qu'affirme une récente étude menée par l'URPS médecins libéraux Ile-de-France, menée auprès de 8.000 médecins généralistes et gériatres libéraux franciliens*, et publiée hier. Si les chiffres sont relativement inquiétants, l’enquête dit l’urgence d’une revalorisation des tarifs. Au cas contraire, plusieurs praticiens pourraient cesser de se déplacer à domicile.
Voici 5 chiffres à retenir de cette enquête.
• 72 % des médecins généralistes installés en cabinet déclarent faire des visites régulièrement, comptant en moyenne 32 patients à domicile dans leur patientèle. “Seuls 23% d’entre eux déclarent être en situation de prendre de nouveaux patients à domicile”, ajoute l’URPS. Pour 54% des visites à domicile, les médecins se déplacent “en journée essentiellement”, sur leur temps de déjeuner, soit entre 12h et 14h. 68% des praticiens font entre 1 et 5 visites hebdomadaires pour des patients qui sont plus fréquemment des personnes âgées de plus de 80 ans.
• 4,6 km, c'est la distance moyenne entre le cabinet et le domicile des patients, avec un temps de déplacement de 30 minutes en moyenne et des consultations d’environ 45 minutes. “Les déplacements se font majoritairement en voiture (pour 65% des médecins) mais aussi à pied pour 20% et à vélo pour 12%”, note l’enquête.
• 37% des médecins traitants installés en cabinet orientent le patient vers le centre 15 s’ils ne peuvent pas répondre à une visite à domicile. 39% l’orientent vers les associations de visites à domicile et 15% vers les urgences. Seuls 7% font des visites à domicile pour un patient en dehors de leur patientèle. "Encore moins nombreux sont ceux qui répondent à une demande de visite régulée par le 15 (3,4%)”, recense l’enquête.
• 37% des médecins traitants installés en cabinet et 35% des médecins exerçant en association de visite envisagent d’arrêter de faire des visites à domicile dans un avenir proche. Parmi les raisons évoquées, 96% considèrent que la visite à domicile n’est pas “correctement rémunérée”.
• Pour 50 % des médecins exerçant en association de visite, la visite à domicile reste leur activité principale ou exclusive. 34 % en font plus de 50 visites à domicile par semaine, et 42 % entre 20 et 50. Premier motif de recours à la visite pour ces médecins : la pédiatrie, “le reste des visites étant assez bien répartis dans les âges adultes”. Mais “la prise en charge des patients en centre de soins non programmés et en téléconsultation se développe au détriment de la visite qui pourrait disparaître à terme, dans un contexte de vieillissement des médecins, d’insécurité et de dévalorisation de l’exercice de la visite”, précise l’URPS.