Ce n'est pas une première en France, mais cela montre une fois de plus la volonté d'une reconnaissance des pathologies féminines. Après l'installation de distributeurs de protections périodiques gratuites en 2020, l'université de Paris-Est Créteil (UPEC) met en place des congés menstruels. Au total, les jeunes femmes concernées par des règles douloureuses disposent de douze jours d'absences justifiées, avec un maximum de deux jours cumulés par mois. "Dès qu'on a une absence, on est potentiellement en rattrapage donc c'est bien de pouvoir le justifier", raconte une étudiante du campus au micro de France 3 Région

À l'université Paris-Est Créteil, les femmes sont plus 29.000, soit environ 65% des étudiants du campus, et quand le sujet des menstruations est abordé, la question "est souvent mise de côté ou banalisée et nous, on a voulu monter qu'on était là pour elles", souligne Andréa Gaucher, vice-présidente étudiante de l'Université. Depuis septembre 2024, celles qui souffrent de douleurs menstruelles, pourront bénéficier de ces congés justifiés sur présentation d'une attestation médicale annuelle. 

Éviter la stigmatisation

Des mesures similaires, prises en mars 2023 à la mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avaient divisé les associations féministes. "L’intention est bonne, mais dans la réalité, est-ce que les femmes vont discuter librement de leurs règles avec leurs employeurs ?" avait à l'époque déclaré Violaine De Filippis-Abate, porte-parole de l'association "Osez le féminisme", à nos confrères de France 3 Région. Une remarque qui s'est aussi imposée à l'association “Penser Le Monde”, à l'origine de l'installation des distributeurs de protections périodiques gratuites sur le campus de l'UPEC. "En théorie, c'est bien, en pratique, est-ce que c'est faisable ? On n'a pas envie, par exemple, d'être mal perçue par le professeur", s'inquiète Margaux Kerneur, vice-présidente communication de l'association. 

De son côté, l'université promet des formations du corps enseignant à ce sujet, "il y aura peut-être des petits soubresauts mais en fait c'est à nous, de considérer, d'un point de vue politique, que c'est un droit féminin. Je ne vois pas de difficulté majeure et s'il y a des difficultés, on fera des rappels à l'ordre", affirme Jean-Luc Dubois-Randé, président de l'UPEC.  

Une mesure qui pourrait être étendue à tout le personnel féminin de l'Université, mais aussi se développer sur différentes thématiques, telle que la ménopause. 

[Avec France 3 Région

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