"À Mayotte, l'offre de médecine de ville est très peu présente et l'accès à l'offre hospitalière est très compliqué aussi", confie Patrick Boutie, directeur de l’offre de soins et de l’Autonomie de l'agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, contacté par Concours pluripro. Aujourd'hui, il y a 32 médecins libéraux d'installés pour environ 320.000 habitants. Beaucoup d'entre eux travaillent à 2 pour un temps plein, par exemple des médecins habitent à Madagascar ou à La Réunion et viennent pour travailler 3 semaines pendant que l’associé rentre chez lui. Nous n'avons jamais nos 32 ETP au complet, mais plutôt entre 25 et 28." Au-delà du petit nombre de médecins généralistes installés sur l'île, l'absence de spécialistes engendre également de multiples problèmes d'accès aux soins.
Face à cette situation, l'ARS se saisit de ce sujet dès 2019. "La politique d'attractivité est conventionnelle, elle est signée entre les instances représentatives et l'Assurance maladie, cependant elle n'est pas vraiment concluante sur notre territoire qui souffre d’un déficit d’image. Nous nous sommes donc demandé ce que nous pouvions faire pour 'densifier' ou du moins de compléter, l'offre de ville", poursuit Patrick Boutie. L'ARS lance alors un appel à manifestations d'intérêt pour créer de la téléexpertise en consultation spécialisée, "notamment en pneumologie, dermatologie et neurologie". L'association de professionnels de santé mahorais, "Ensemble Pour Votre Santé (EPVS)" voit ainsi le jour. "Lors de la pandémie de Covid, les cabinets libéraux étaient en difficulté. Avec eux, nous avons développé la téléconsultation. Avec les infirmières, nous avons mis au point les télé-visites. Elles se rendaient au domicile des patients qui ne pouvaient pas se déplacer à cause du confinement."
