Richard Dewavrin, médecin généraliste installé depuis 1994 à Mers-les-Bains, commune voisine du Tréport située de l'autre côté du Canal d'Eu, dans la Somme (hauts-de-France) a officiellement pris sa retraite en décembre dernier. Pourtant, il a décidé de poursuivre son activité jusqu'à la fin du mois de mai 2025 - tout en sachant qu'il ne trouverait désormais plus de successeur - afin d'assurer "une transition en douceur" pour ses patients, comme il le confie à nos confrères du Paris Normandie. En effet, le praticien compte 1.052 patients en tant que médecin traitant et ne peut se résoudre à les "laisser sans rien", mais reconnait tout de même "qu'à un moment, il faut savoir s'arrêter", d'où la décision de s'imposer une date butoir pour partir à la retraite.
L'ancien maître de stage, dont aucun de ses internes n'a voulu prendre la relève, s'est tourné vers ses confrères, mais dans ce territoire du nord-ouest de l'Hexagone, la situation en ce qui concerne la ressource médicale est toute aussi tendue que dans le reste du pays et aucun ne peut accueillir de nouveaux patients. Une situation sans issue jusqu'en 2027, année durant laquelle sera livrée la maison de santé pluriprofessionnelle de Mers-les-Bains. Aussi, Richard Dewavrin a tenté sa chance auprès de l'hôpital d'Eu (GHT Caux-Maritime), une commune située à seulement quelques encablures, afin d'y tenir une permanence des soins avec d'autres médecins retraités intéressés. "Mais la direction m'a répondu que ce n'était pas sa mission et qu'elle n'avait pas le budget de l'agence régionale de santé (ARS)", indique le médecin, toujours auprès du Paris Normandie. "L'hôpital n'a pas vocation à se substituer à la médecine libérale", rapporte Jean-Marc Kerleau, président de la commission médicale du GHT.