Article publié dans Concours pluripro, mai 2022

Les dispositifs d’appui à la coordination (DAC) – qui doivent rassembler à la fois les réseaux de santé, les Maia, les PTA, les CTA mises en place via le Paerpa, ou les Clic – prendront définitivement le pas de ces outils au 30 juin prochain, date à laquelle ces derniers sont voués à "disparaître". Si certains territoires sont déjà bien avancés, pour d’autres, le timing s’avère assez serré. Car fédérer autant de professions, de missions, de compétences, de cultures et d’habitudes de travail différentes – ce qui explique d’ailleurs le manque de lisibilité pour les professionnels de santé et les usagers du système de santé – n’est pas chose aisée.

Si le DAC – nouvelle mesure de politique publique qui découle du besoin de rendre plus lisible et plus compréhensible la coordination au sein de cet écosystème territorial, afin d’éviter toute rupture dans les parcours de soins – se positionne comme "facilitateur" en "[capitalisant] sur les dispositifs existants afin de ne pas perdre en expertise", il risque, du moins dans un premier temps, de complexifier un peu plus l’organisation de l’offre de soins. D’ailleurs, à quelques semaines de sa mise en place officielle, 48 % des professionnels que nous avons interrogés disent "connaître [les DAC], mais sans plus" et 7 % n’en ont "jamais entendu parler"*. Faut-il y voir un défaut de communication ? Un manque d’intérêt par manque de temps ? Une certaine indifférence en raison du nombre de dispositifs existants ? Ou plutôt la difficulté pour les professionnels à se retrouver dans le labyrinthe des acronymes qui fleurissent en matière d’organisation des soins ? Les raisons sont multiples, mais ce "refus" n’en est pas un. Ce n’est pas tant que les soignants ne veulent pas d’un "autre" dispositif mais plutôt qu’il leur faut (ou faudra) un certain temps d’acculturation à ce nouvel outil.

Chambouler l’organisation existante tout en négligeant ce temps d’appropriation pour forcer l’adhésion des principaux concernés à ce "guichet unique" que doit être le DAC serait contre-productif. Accompagner, expliquer, rassurer : ce n’est qu’ainsi que le dispositif sera accepté… et surtout utilisé !

 

* Sondage réalisé sur notre page LinkedIn
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