La 18e édition du Congrès de médecine générale de France (CMGF) s'ouvre ce matin. Et tout au long de ces trois journées, en filigrane, se laissent deviner les collaborations interprofessionnelles en MSP, CDS, CPTS... Selon vous, comment met-on en musique ces collaborations sans craindre la fausse note ?

Il faut prendre le temps et essayer d'inscrire ces collaborations dans un cadre sain. Il n'y a pas de recette unique, chacun doit s'adapter en fonction de son territoire et de ses enjeux. Ce qui est indispensable, c'est de ne pas griller les étapes. Et puis, faire de la collaboration pour faire de la collaboration, cela n'a pas de sens. La gouvernance, l'implication de chacun et le sens de l'idée qui est développé, doit être efficace et s'inscrire dans le soin. Ce n'est qu'alors qu'il est possible d'aborder toutes les thématiques. Tout est sujet à collaboration, mais pas n'importe comment. Il faut aussi s'autoriser à avoir des idées, il reste encore plein de choses à inventer sur les collaborations à développer.

C'est là tout l'intérêt de ce congrès : il permet d'échanger et de se transmettre des idées, il participe aux collaborations.

 

Demain, vous présenterez les travaux d'actualisation du référentiel métier du médecin généraliste. Pourquoi ce besoin ? 

Il y avait un vrai besoin, le dernier référentiel datant d'il y a maintenant plus de dix ans. Tout a évolué, à commencer par les technologies. L'apparition de la télémédecine, par exemple, est venue questionner l'identité du médecin par rapport à ces nouveaux outils. La société de son côté a aussi évolué. La demande, le rôle du médecin traitant, mais aussi les enjeux de la consommation de soin… Il y a un besoin de réactualiser.

Nous voyons aussi que les politiques veulent parfois faire évoluer les métiers à marche forcée. Ces évolutions doivent avoir du sens. Il est donc nécessaire d'avoir un référentiel qui permette de rappeler que ces évolutions sont importantes, et de déterminer le sens dans lequel ces évolutions peuvent s'entendre. Ce n'est pas pour figer dans le marbre, mais bien pour faire un point d'étape et pour reposer un cadre tout en apportant de la visibilité sur le métier. Là encore, il s'agit d'un outil d'échange.

Les infirmières sont, elles aussi, en train de réfléchir au leur, et cela va être très intéressant de les faire dialoguer entre eux et de leur donner un peu de cohérence.

 

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