En France, 1 enfant sur 5 âgé de moins 11 ans vit en situation de pauvreté, révèle l’ORS Île-de- France dans une étude(1) publiée en septembre dernier : 21,7 % des moins de 16 ans sont considérés comme pauvres, selon Eurostat 2019. Et comparativement aux autres pays d’Europe, les enfants pauvres qui grandissent en France ont plus de risque de devenir des adultes pauvres, note l’étude. En 2018, une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté a été mise en place pour contrer ce cycle de reproduction de la pauvreté, avec notamment des mesures incluant la promotion et la préservation de la santé dès le plus jeune âge. Depuis le 1er janvier 2024, elle est amplifiée par le Pacte des solidarités, qui y adjoint une politique de lutte contre la pauvreté à la racine, dès la petite enfance, avec comme premiers axes d’intervention "la prévention de la pauvreté et la lutte contre les inégalités dès l’enfance".

Particulièrement touchée par la pauvreté et "cumulant des fortes inégalités sociales", la région Île-de-France, qui compte près du quart de la population des enfants français, a été le terrain idéal de la recherche. Inégalité d’accès aux soins préventifs, augmentation de la mortalité infantile, pauvreté… Le travail des chercheurs de l’ORS met en lumière l’impact significatif du lieu de vie sur la santé des enfants en Îlede- France, plus important que le niveau de vie des parents. Zoom sur cinq points clés.

Des inégalités de santé dès la naissance

Les inégalités territoriales représentent le facteur ayant le plus d’impact sur la mauvaise santé des enfants franciliens. Un constat qui se confirme avant même la naissance, avec une forte prévalence à la prématurité. "En 2022, 7 838 enfants franciliens sont nés avant la 37e semaine d’aménorrhée, soit une prévalence de la prématurité de 7 % en Île-de-France", relate l’étude. Un taux légèrement au-dessus de la moyenne nationale. La même année, le taux de mortalité infantile sur le territoire est monté à 4,1 %, "une augmentation jamais observée depuis vingt ans" et un écart qui se creuse avec le taux national, témoigne l’ORS. Le sur-risque de mortalité des nourrissons de moins de 1 an étant "quatre fois supérieur dans les territoires les plus pauvres".
En 2020, les nouveau-nés de faible poids (moins de 2500 g) représentaient 7,2 % des naissances vivantes franciliennes, note l’étude. En revanche, cette proportion est plus importante dans les territoires les moins favorisés.
À cela s’ajoute l’obésité infantile. En effet, dès la naissance, 10 % des nouveau-nés dépasseraient les 4 kg. Un résultat qui semble s’installer au fil des années de vie. L’étude révèle que "17,5 % des élèves franciliens de grande section de maternelle et 21,8 % des CM2 sont en surcharge pondérale" et "près de 5 % sont obèses pour ces deux niveaux de scolarisation".

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