"On est facilement joignable, par mail, par téléphone. S’il y a un souci, quelqu’un répond toujours. Nous avons de grosses amplitudes horaires", apprécie Anne Lecouturier, une des trois sages-femmes de Sorella. Ouvert de 8 heures à 21 heures du lundi au vendredi, et de 9 à 19 heures le samedi, l’espace de santé pluriprofessionnel répond aux besoins de sa clientèle issue en grande partie de la ribambelle de sièges sociaux avoisinants. D’autres femmes viennent de plus loin pour les consultations des sages-femmes, en RER ou en métro.

 

Le corps féminin, une santé particulière

Le projet est né de la confrontation de deux cultures – européenne et asiatique. Clémence Lejeune, manager en création dans le monde digital et du e-commerce, se retrouve à vivre sept ans en Malaisie, en Asie du Sud-Est. Elle est frappée par la connaissance de leur corps qu’ont les femmes, par l’approche globale de santé qu’elles pratiquent spontanément. La trentenaire rentre en France et constate le manque d’information et de formation des femmes sur leur corps. Elle réfléchit alors à la façon dont est organisée la médecine de ville, rencontre beaucoup de professionnels, à commencer par ses deux associés, l’avocate Jeanne Theuret et l’ingénieur Youssef Benhaddou.
 

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Tous trois mènent deux études, auprès des médecins et des patientes. Des rencontres qui permettent de coconstruire l’offre. Ce qui ressort du côté de l’exercice libéral, c’est la prise de risque financière de l’installation, et la lourdeur des tâches administratives qui la suivent. Du côté des patientes, c’est un parcours de santé compliqué en raison de la fragmentation des soins en ville. "Elles ont des difficultés de naviguer dans le parcours de soins. Parfois, elles dénoncent un manque d’écoute, du fait du manque de temps des professionnels. Certaines se démotivent et abandonnent leur parcours", témoigne Clémence Lejeune. L’autre constat qui l’interpelle, c’est le fait que le système de santé français est pensé à travers le prisme du corps masculin. "Le corps des femmes a des spécificités physiologiques. Il faut en être expert pour les accompagner. Par exemple, on connaît tous les symptômes masculins de l’AVC, visage figé et picotements dans les bras. Mais les femmes ont d’autres symptômes, comme les vertiges, peu connus. Il faut être expert en santé des femmes pour offrir un accompagnement global", affirme-t-elle. D’où l’ambition de Sorella : créer un parcours de soins spécifique aux femmes.
 

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