La mobilisation pluriprofessionnelle s'annonce d'ampleur. "Nous ressentons un sentiment de trahison, confie Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). À la suite d’un simple avis du comité d’alerte, comme il y en a déjà eu par le passé, le ministère a décidé de revenir sur les accords conclus dans le cadre des négociations conventionnelles et de remettre en cause, pour les pharmaciens, les remises sur les génériques, quand bien même elles font partie intégrante de notre équilibre économique. C’est inacceptable ! On se demande alors à quoi sert le système conventionnel…" 

En s’appuyant sur le rapport du Comité d’alerte de l'Ondam, les tutelles ont effectivement suspendu les revalorisations d’honoraires prévues au 1er juillet pour plusieurs professions. Dans un communiqué, l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) a dénoncé une "rupture grave du pacte de confiance" et exigé le respect des engagements pris à l’issue des négociations conventionnelles. Pour les pharmaciens, le gouvernement prévoit de réduire le plafond des remises sur les génériques de 40 % à 20-25 %, de l’étendre aux hybrides et de plafonner celles sur les biosimilaires à 15 %. Des remises qui représentent près de 600 millions d’euros, "indispensables au fonctionnement des officines", assure la FSPF.   

 

Grève des gardes, fin du tiers payant, et retrait des CPTS

Depuis les annonces gouvernementales, le syndicat multiplie les actions pour en obtenir le retrait. La grève des gardes des officines commence ce 1er juillet, et la FSPF envisage également trois autres actions : l’arrêt de l’application du tiers payant sur les dépenses pharmaceutiques, la suspension de la substitution des médicaments biosimilaires et les démissions coordonnées des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). "Si les tutelles ne financent pas les actes quotidiens du premier recours, il n’y a aucun sens à ce qu’elles financent les maisons de santé ou les CPTS, et que nous y soyons engagés", soutient Philippe Besset, contacté par Concours pluripro, qui précise que ces trois mesures entreront en vigueur en septembre si le gouvernement ne fait pas marche arrière.  

Une épée de Damoclès plane donc au-dessus de la tête du ministère. "Bien entendu, nous voulons être à la table des discussions pour garantir l’avenir de la Sécurité sociale. Mais nous n’acceptons pas que toutes les décisions soient annulées", confie ce dernier.  

 

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