"C’est une boîte à outils dont les CPTS pourront s’emparer." L’URPS médecins libéraux Paca a récemment publié un guide méthodologique d’élaboration d’un plan de gestion de crise sanitaire, à destination des CPTS. Un guide qui se compose de deux parties. La première, informative, répertorie notamment les risques et menaces sanitaires et décrit le processus de gestion de crise sanitaire au sein de la CPTS. La seconde est "un outil dans l’outil", décrit Sébastien Adnot, médecin généraliste à la MSP Bel Air, président de la CPTS Synapse Comtat Venaissin et secrétaire général de l’URPS ML Paca. Il s’agit d’une partie opérationnelle dont les CPTS pourront s’emparer pour construire leur plan de gestion grâce notamment à des "check list" : "On s’est beaucoup inspiré des plans existants comme les plans hospitaliers et les plans de ville" explique Sébastien Adnot. 

Au total, il aura fallu deux mois intenses à l’équipe de l’URPS ML Paca – en collaboration avec l’ARS et le Centre d’enseignement des soins urgents (Cesu) – pour construire ce document. "C’est un système très complexe. Les CPTS n’ont pas autant de temps à consacrer à ces recherches, alors on a voulu leur mâcher le travail", lance le médecin.  

À l’origine de ce guide méthodologique : un manque d’information pour les CPTS. L’exemple a d’ailleurs été frappant lors de la crise Covid, assure-t-il : "Les CPTS ont dû faire face à l’épidémie sans plan de gestion de crise et on les sentait très perdues. On a reçu des sollicitations de CPTS qui cherchaient des informations, et on a compris qu’il y avait un concept à saisir." 

Des structures assez jeunes 

De plus, leur existence récente produit de nombreuses conséquences sur la façon dont elles peuvent gérer une crise. La première contrainte apparaît lors de la mise en place du plan d’action. "Les CPTS ont toutes un siège social, mais beaucoup n’ont pas de locaux propres où se réunir et établir une cellule de crise." Sébastien Adnot tient ce constat d’une formation organisée avec le Cesu et à laquelle ont participé une cinquantaine de CPTS. Par ailleurs, bien que ces structures sont de mieux en mieux intégrées, certains acteurs ne connaissent pas encore tous les rouages et les missions des CPTS, en particulier s’il s’agit de structures naissantes. Le secrétaire général de l’UPRS ML Paca se souvient : "On a eu la surprise, assez récemment, de voir que certains services de l’Assurance maladie ne savaient pas ce que sont les CPTS."

Par ailleurs, il peut parfois s’avérer difficile pour une CPTS de trouver sa place dans un écosystème de gestion de crises très codifié et très organisé. "Il ne faut pas se marcher sur les pieds, la CPTS est là pour coordonner." Face à certaines craintes qui ont émergé, Sébastien Adnot se veut rassurant : "Il n’est évidemment pas question que les CPTS remplacent les urgences ou s’occupent de la gestion des stocks. La gestion de crise doit s’entendre à l’aune des missions des CPTS. Elle nous pousse à redessiner les contours de la coordination. Nous allons recommencer le même travail pour les maisons de santé. Ça pose des bases de réflexion différentes, et ça doit, une fois de plus, s’articuler avec les autres acteurs, y compris les CPTS." 

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