Article paru dans Concours pluripro, janvier 2022

"En 2016, quand vous tapiez 'CPTS' sur Google, le premier résultat était 'La compagnie des petits trains du Sud'. Aujourd’hui, difficile de trouver la compagnie", raconte, à titre d’anecdote, Jean-François Thébaut, pour donner la mesure du chemin parcouru par les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). L’aventure de ces dernières a commencé au début des années 2010 par un constat : face aux défis du système de santé - tension sur le temps médical disponible, développement des maladies chroniques et des polypathologies –, l’offre ambulatoire, éclatée, était inadaptée. "On ne pouvait pas tout organiser dans les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) – déjà parce que tout le monde ne voulait pas y travailler –, et il fallait établir une organisation entre la ville et l’hôpital, résume le Dr Claude Leicher, à l’époque président du syndicat de généralistes MG France. Mon diagnostic, c’était qu’il manquait le niveau territorial." De quoi structurer les soins primaires et faciliter la coordination. En 2014, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, commande un rapport à ce sujet, et, à l’issue, propose d’instaurer… un service public territorial de santé (SPTS). "Ce n’était pas du tout ce que j’avais imaginé, puisque dans cette version l’agence régionale de santé (ARS) décidait des territoires et les professionnels devaient s’y mouler !", s’offusque toujours Claude Leicher. Il n’est pas le seul à s’y opposer, loin de là. Face à la bronca, Marisol Touraine ouvre une mission de concertation, codirigée par Jean-François Thébaut, alors membre du collège de la Haute autorité de santé (HAS), et Véronique Wallon, en ces temps à la tête de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. 

Des soins primaires organisés constituent le chaînon manquant du système de santé
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