"Ce projet remonte à loin, à nos premières mobilisations de territoire en 2015. Nous travaillons avec Grigny depuis des années, c'est un territoire jeune, précaire, où beaucoup de femmes cumulent des vulnérabilités", se souvient Hermann Mbongo, infirmier et président de la CPTS Centre Essonne. Le 7 novembre dernier, le programme "Santé des femmes et territoires" a été nommé lauréat de l'appel à projets "Innovations organisationnelles et recherche action au service de la santé des femmes" lancé par l'ARS Île-de-France. Une reconnaissance pour la CPTS qui avait déjà présenté une première version du projet en 2024, non retenue par l’ARS. Cette fois, l’équilibre trouvé a convaincu. "On voulait alors couvrir trop de champs : le social, le médicosocial, le logement, l’environnement. Il fallait cibler davantage", explique Yoanna Rigoulet, coordinatrice de la CPTS. Le projet s’est donc recentré sur la santé des femmes, tout en gardant la possibilité d’orienter vers d’autres dispositifs existants lorsque les besoins le demandent.
"La dimension recherche-action a été un élément déterminant", reprend Hermann Mbongo. La CPTS s’est associée à la cellule de recherche de l’hôpital Manhès à Fleury-Mérogis, qui développe un outil numérique de prévention labellisé par l’ARS : Prevenco. Ce questionnaire propose des évaluations sur le sommeil, l’alimentation, la qualité de vie ou encore l’activité physique. Les femmes vivant sur le territoire de la CPTS pourront y répondre seules ou accompagnées par un professionnel. "Les scores obtenus permettent ensuite d’orienter vers des ateliers collectifs ou vers d’autres ressources locales. Et à la fin du parcours, on réévalue avec le même outil pour mesurer l’évolution", explique Yoanna Rigoulet.