Dans les quartiers populaires de Marseille où exercent les professionnels de la CPTS 2 et 3, trop de patients dépendants restent sans soins médicaux. Et un des principaux freins à la venue d’un médecin est la lourdeur des tâches administratives à réaliser lors d’une première visite à domicile. "Ce travail administratif, qui consiste notamment à renseigner les antécédents médicaux, peut décourager les médecins de prendre des nouveaux patients", explique Naouel Helloub, infirmière en pratique avancée (IPA) et co-directrice de la CPTS. Un problème d’autant plus important que le nombre de généralistes ne cesse de se réduire dans ces arrondissements marseillais. "Il en reste actuellement 4 dont deux qui partiront à la retraite à la fin de l’année…", alerte la co-directrice.  

Face à cette situation, la CPTS a lancé fin 2024 l’expérimentation de pré-visites à domicile durant lesquelles un soignant (IPA, infirmière libérale, kiné, pharmacien, etc.) se rend au domicile du patient pour recueillir l’ensemble des données administratives nécessaires à la visite d’un médecin. Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre de la mission socle de recherche d’un médecin traitant. "Il s’agit d’une prise en charge strictement administrative et non d’un acte de soins. À ce titre, elle n’est pas rémunérée par l’Assurance maladie mais par la CPTS", complète Laurence Maestraggi, co-directrice de la CPTS.  

 

Des étages ou des points de deal

Concrètement, le soignant se déplace pour recueillir l’âge et date de naissance du patient, les coordonnées de son entourage, le numéro de Sécurité sociale, sa problématique de santé, ainsi que l’historique des derniers examens, hospitalisations et des vaccins. La pré-visite nécessite parfois jusqu’à deux heures. Toutes ces informations sont ensuite entrées dans le dossier médical partagé (DMP) du patient et pourront être adressées au futur médecin qui suivra le patient.  

La pré-visite permet également d’indiquer les modalités d’accès au logement du patient. Le territoire de la CPTS 2 et 3 est composé de nombreux quartiers sensibles et cela peut décourager certains médecins de se déplacer. "Notre travail permet de savoir s’il y a une sonnette, s’il y a des étages, ou s’il y a des particularités comme des points de deal qui obligent à éviter certaines entrées d’immeubles", précise Naouel Helloub. 

 

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