Le système de santé représente, aujourd’hui, plus de 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (près de 50 millions de tonnes équivalent CO2). Et l’impact de l’offre de soins représente, à lui seul, environ 45 % de ces 50 millions de tonnes, les médicaments et les dispositifs médicaux se partageant les 55 % restants. "Nous devons, dès maintenant, inscrire le secteur de la santé dans une planification écologique forte, concrète et complète. Notre ambition doit être à la hauteur du défi : réduire de 5 % par an nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Notre action comme toujours sera agile, pragmatique et au plus près des réalités du terrain", a commenté Agnès Firmin le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et de professions de santé, qui a réuni le premier comité de pilotage (Copil) de la planification écologique pour le système de santé, aux côtés des ministres Jean-Christophe Combe (Solidarités, Autonomie et Personnes handicapées), Stanislas Guerini (Transformation et Fonction publique), et  Jean-François Carenco (délégué auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer). L’objectif, affiché par le Président de la République, est de transformer pour ouvrir la voie vers un système plus sobre, plus soutenable, circulaire et moins dépendant des énergies fossiles.

 

 

Des sujets prioritaires

De nombreuses initiatives locales de transformation écologique existent et témoignent de la forte attente exprimée par les acteurs du secteur de la santé. Elles ont guidé l’élaboration de la feuille de route présentée lors du Copil. "La gestion des déchets, les déplacements des aides à domicile notamment, la sobriété énergétique des bâtiments, encore peu isolés, ou encore la surconsommation de médicaments sont des sujets prioritaires dont nous devons nous emparer", a indiqué Jean-Christophe Combe.


Ainsi, le comité de pilotage s’est engagé à travailler autour des axes suivants :
> Accentuer la rénovation et la transformation énergétique du parc immobilier sanitaire et médicosocial ; 
> Accélérer la transition vers des achats et une alimentation durable ;
> Transformer et accompagner les pratiques vers les soins écoresponsables dès 2023 ;
> Accélérer la réduction des déchets et leur valorisation d’ici 2030 et optimiser le périmètre DASRI pour le limiter le plus possible dès 2024 ;
> Former l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière à la transition écologique, en commençant par les 6 500 cadres dirigeants hospitaliers d’ici fin 2024 : une formation inédite adaptée aux enjeux spécifiques de la santé et permettant une mise en action concrète, grâce à des partages d’expérience et à des visites de terrain ;
> Sensibiliser tous les professionnels de santé et administratifs à l’éco-conception des soins et des accompagnements médicosociaux, et soutenir des projets de recherche ;
> Accélérer la transition vers des transports et des schémas de mobilité à faibles et très faibles émissions d’ici 2030 ;
> Élaborer une feuille de route pour verdir le numérique en santé.

[Avec l'AFP]

Focus

Des experts reconnus à la barre

Afin de garantir à la fois une expertise, mais également une connaissance du terrain et d’assurer un lien permanent avec les membres du COPIL, 5 experts reconnus sur ce sujet ont été nommés : Alice Baras, chirurgien-dentiste, spécialiste des sujets de transformation écologique des cabinets de ville ; Laurie Marrauld, professeur à l’EHESP et membre du Shift project, spécialiste des sujets de décarbonation du système de santé et plus particulièrement sur les sujets de formation ;  Sarah Ouanhnon, directrice du greener NHS (Royaume-Uni), spécialiste des sujets d’achats durables et de verdissements des produits de santé ; Patrick Pessaux, chirurgien PU-PH au CHU de Strasbourg, spécialiste des sujets d’éco soins, de bloc écoresponsable et de déchets ; et Charlotte Sorin, directrice RSE à la Croix Rouge, spécialiste sur la transformation écologique du secteur médicosocial.

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