Saluant "une décision politique historique", le président de la région, François Bonneau a évoqué l'objectif de 500 médecins formés à terme en région, contre environ 300
actuellement. "L'ambition est partagée" par Matignon, qui attend la remise fin mars des rapports de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale de l'Education, du sport et de la recherche "pour matérialiser cet objectif", a fait savoir le cabinet de Jean Castex.
 

Dans un communiqué, le Premier ministre a toutefois indiqué que 350 étudiants seraient d'ores et déjà "admis en deuxième année de médecine (...) dès 2022" et 350 en internat en 2023. C'est "un premier pas qui reste en deçà des 500 formations demandées", a réagi le sénateur PS du Loiret Jean-Pierre Sueur.  Conduite par François Bonneau, une "délégation transpartisane" de parlementaires et d'élus de la région a été reçue mardi matin par le chef du gouvernement, le ministre de la Santé Olivier Véran ainsi que la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. "Les élus ont fait état de la situation très préoccupante quant à l'accès aux soins pour les habitants du Centre-Val de Loire, la région la plus sinistrée, en présence de médecins généralistes et médecins hospitaliers, et ont demandé que les décisions à la hauteur des besoins soient rapidement prises", a expliqué François Bonneau dans un communiqué.
  

Une région d'expérimentation

"Il a également été décidé, avec le ministre de la Santé, de faire du Centre-Val de Loire une région d'expérimentation", avec le passage de 19 à 50 infirmières de pratique avancée, ajoute le texte. Les infirmières de pratique avancée disposent de compétences élargies. "A la demande des élus de tous bords de Centre-Val de Loire, (...) on a fait le diagnostic avec eux que (c'est) la région la moins dotée en médecins", a commenté le ministre de la Santé Olivier Véran devant l'Assemblée nationale. "Ils nous ont demandé un CHU supplémentaire, le Premier ministre s'y est engagé. Ils nous ont demandé qu'on double le nombre d'infirmières de pratique avancée, on s'y est engagé. Ils nous ont demandé qu'il y ait plus d'internes, on s'y est engagé. Ils nous ont demandé qu'on puisse expérimenter l'accès direct aux kinés, on s'y est engagé", a-t-il ajouté lors des questions au gouvernement.

La région Centre-Val de Loire, qui dispose d'une seule faculté de médecine à Tours, compte une densité de 349,6 médecins pour 100 000 habitants, "soit la plus basse de France", selon Matignon. La région accueille actuellement 98 médecins généralistes pour 100 000 habitants, "contre près de 124 en moyenne à l'échelle nationale". Les conséquences de cette pénurie "sont délétères pour l'accès aux soins puisque 500 000 habitants n'ont pas déclaré de médecin traitant", soit environ un habitant sur cinq, y compris dans des agglomérations comme Dreux, Montargis et Orléans.

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