Installé en MSP dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, le Dr Julien F., 37 ans, travaille quatre jours par semaine (une vingtaine d’actes par jour) et fait une ou deux gardes par mois dans la maison médicale de garde. Maître de stage universitaire, il reçoit des internes trois jours par semaine, dont un Saspas qui effectue environ quinze actes le jour où il ne travaille pas.

À la rémunération de son activité libérale s’ajoute celle des forfaits. Comme le forfait structure, qui pousse les praticiens à moderniser leurs process, notamment en se dotant d’un logiciel d’aide à la prescription compatible avec le dossier médical partagé, en ayant un taux de télétransmission égal ou supérieur à 2/3 et en dématérialisant un maximum d’actions. S’engager dans la prise en charge coordonnée des patients et la mise en place de services innovants, se lancer dans la télémédecine et la télé-expertise avec des équipements connectés leur permettent aussi de percevoir un forfait structure plus ou moins élevé. La MSP touche aussi l’ACI, qui correspond aux objectifs socles et optionnels auxquels a souscrit la structure. "On s’appuie sur un tableau prédéfini correspondant à l’implication de chacun. Et on divise la somme proportionnellement", explique-t-il. La répartition des ACI est révisée chaque année. Ces budgets peuvent aussi être utilisés pour des investissements collectifs, comme récemment un rétinographe.


Ses revenus annuels à la loupe :

• revenus liés à l’activité de consultation, dont les gardes (environ 1 100 € bruts la garde) : 72 000 €

• forfait structure : 4 987 €

• forfait patientèle médecin traitant : 16 786 €

• Rosp clinique : 4 282 €

• Rosp MT enfants : 49 €

• forfait coordinateur de soins : 3 000 € (les 9 000 € perçus sont partagés avec deux autres soignants)

• salaire de la faculté de Saint-Étienne : 1 930 € net

Donc 103 000 € brut annuels en 2019 (8 semaines de congés annuels systématiquement remplacés, avec rétrocession à 80 %), dont environ 30 000 € de forfaits, soit environ 5 200 € net par mois (une fois les impôts, Ursaff, Carmf, charges de cabinet payés).

"J’ai été agréablement surpris par la rémunération forfaitaire qui assure un complément confortable, alors que tout le long de mes études, j’ai entendu les médecins se plaindre de leur niveau de rémunération. Nous faisons du service public et avons tort de nous considérer comme des libéraux étant donné que nous sommes payés à 65 % par la Sécurité sociale, sans compter tous les forfaits, qui sont aussi de l’argent public, soutient-il. Il y a un vrai problème avec le paiement à l’acte. Un médecin qui prendra le temps ne sera pas payé comme un autre qui fait 40 actes par jour. Il n’y a pas la reconnaissance d’un bon travail. C’est même l’inverse : mieux vous travaillez, moins bien vous êtes payés."

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