En régions
À l’île de La Réunion, la fédération des maisons de santé lance une expérimentation "Art et santé soins primaires". Destinée aux patients atteints de douleurs chroniques physiques ou psychiques, elle permet à des artistes "sensibles à l’art en santé" de leur proposer des parcours au sein de cinq MSP de l’île.
L'expérimentation Art et santé en soins primaires "part vraiment du terrain", assure Léa Lévénez, infirmière de formation et chargée de mission à la Fédération de l’exercice coordonné de l’océan Indien avec les équipes (FéeCoia). À l’île de La Réunion, la pratique de l’art en milieu de soins "est plébiscitée et mise en place depuis plusieurs années", rapporte- t-elle. Et "plusieurs projets" ont fleuri sur l’île, à l’instar du projet "Élan mouvement"*, mis en place par une MSP pour des patients en situation de complexité psycho-médico-sociale avec l’objectif de "se réapproprier leur corps, de se remettre en mouvement dans leur parcours de vie et d’avoir un impact sur leur bien-être physique et moral".
Mais aussi du théâtre pour les femmes victimes de violences intrafamiliales "afin de leur permettre de raconter ce qu’elles vivent dans leur quotidien et sortir de l’emprise", détaille Léa Lévénez. Art et santé, la pratique est déjà répandue sur l’île grâce à "une convention entre la direction des Affaires culturelles (Drac), la région et l’ARS", qui a notamment permis le lancement, en avril dernier, d’un appel à projets sur cette thématique. Et c’est la fédération régionale des MSP qui a été sélectionnée, "notamment parce qu’elle concerne la médecine de ville et que plusieurs projets antérieurs touchent au milieu hospitalier", précise la chargée de mission.
En juin dernier, la FéeCoia a sélectionné les MSP expérimentatrices, et les artistes, eux, ont été identifiés grâce à un appel à manifestation d’intérêt (AMI) de la Drac et de la région sur l’art en santé. "L’idée était de 'recruter' des artistes, et non des art-thérapeutes, capables de mettre en place un parcours au sein des MSP. Ce qui est étonnant, c’est le nombre d’artistes qui ont répondu à l’AMI – une trentaine – mais aussi le nombre de MSP candidates." De fait, l’expérimentation, qui devait initialement être portée par trois maisons de santé, est étendue à 5 MSP. "Aujourd’hui, nous avons les structures, les artistes, la structuration opérationnelle de l’action est réalisée et nous attendons le financement de 2025 pour lancer les premières séances, qui devraient débuter en fin d’année", poursuit Léa Lévénez.
