Petite enfance
La maison de santé s’est engagée dans un projet portant sur les 1 000 premiers jours de l’enfant. Une démarche qui prend la forme d’actions à destination des familles et des professionnels de santé.
"Au sein de notre maison de santé, nous avons décidé de choisir, tous les deux ans, une thématique sur laquelle travailler, explique le Dr Violaine Brunelli Mauffrey, médecin généraliste et gérante de la MSP de Tomblaine (Grand Est). Et comme notre structure, qui rassemble une trentaine de professionnels de santé, nous sommes nombreux à nous intéresser à la petite enfance. De plus, environ un patient sur trois de la MSP est un enfant." De quoi motiver la maison de santé à répondre à l’appel à projets lancé en juillet 2021 par l’ARS Grand Est et la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) Grand Est, afin d’initier une dynamique régionale autour de la période des 1 000 premiers jours de l'enfant. Centré sur le soutien à la parentalité des familles vulnérables, cet appel à projets s’inscrit dans une politique plus large, qui valorise une approche sous forme de parcours de santé dans le but de promouvoir la santé des familles.
Population prise en charge, affinités des professionnels de santé, situation géographique de la structure – implantée en quartier prioritaire de la politique de la ville… Si l’équipe de la MSP de Tomblaine répond à l’appel à manifestation d’intérêt national en soumettant son projet "Les 1000 premiers jours : un parcours coordonné et éclairé au sein du territoire de la MSP de Tomblaine", c’est aussi parce qu’"à cette période, nous venions de traverser la crise sanitaire, et l’équipe avait besoin d’un projet fédérateur", ajoute Valérie Estève, sa coordinatrice.
Un engagement récompensé car la maison de santé est l’un des quatre lauréats pour la région Grand Est. Ce dispositif, qui a fait l’objet du mémoire d’un DU de santé publique de Sophie Guirlinger, orthophoniste et référente du projet, a pris forme concrètement dans le cadre de comités de pilotage et de groupes de travail. "Notre objectif d’ici la fin de l’année est d’augmenter le sentiment de compétences parentales pour au moins une famille vulnérable sur deux de notre territoire", fait savoir Violaine Brunelli Mauffrey. Et pour y parvenir, la MSP s’est fixé plusieurs objectifs en termes d’indicateurs, de parcours, de consultation, de formations des professionnels de santé ou encore d’actions de communication et de prévention. Elle organise d’ailleurs un forum grand public autour de la petite enfance à l’automne 2022.
Les soignants ont ainsi prévu divers axes d’actions : améliorer le repérage des familles et des parents en mettant en place un protocole pluriprofessionnel de repérage. "Nous avons dû définir les critères de ce que nous considérons comme une famille vulnérable", indique la médecin, précisant que la MSP a retenu les familles monoparentales, celles avec des parents sans emploi, jeunes ou encore dans la précarité, mais aussi renforcer l’accessibilité à l’offre de soins, améliorer les connaissances et le processus organisationnel, ou étoffer l’accompagnement des familles.
