En région
Pourquoi ont-ils choisi d'exercer en MSP, en CDS, en DAC ou en CPTS ? Comment cette expérience terrain a infusé leur évolution ? Comment voient-ils l'évolution de leur métier ? Parole à Dominique Dépinoy, MG de formation et fondateur d'Acsantis (Paris).
Article publié dans Concours pluripro, janvier 2025
Sans jamais avoir réellement eu l'opportunité d'exercer la médecine générale dans le cadre d'un exercice coordonné, Dominique Dépinoy, fondateur d'Acsantis, cabinet de conseil spécialisé dans le secteur de la santé, a toujours défendu son plein déploiement. "Je viens d'une famille qui n'est ni aisée ni du secteur médical, et lorsque je débute mes études de médecine à Reims, en 1977, je dois les financer." Il travaille alors comme aide-soignant et infirmier de nuit, et côtoie d'autres professions. Une fois interne, il se prend "de plein fouet" la hiérarchie médicale, avec des médecins hospitaliers qui méprisent son ambition de devenir généraliste.
Après être parti au Népal pour un projet humanitaire, il s'intéresse au fonctionnement des maisons médicales belges. "J'ai été séduit par cet exercice coordonné qu'ils ont su mettre en oeuvre en associant des professions de plusieurs univers." Souhaitant embrasser cette pratique, il se tourne vers les centres de santé, sans succès. Il se lance alors dans les remplacements en libéral et se trouve "effaré" par l'absence de relations entre les professionnels. Il ouvre son cabinet en 1990, avec une consoeur de promotion. Son objectif : créer une structure à l'image des maisons médicales belges. Mais c'est un échec, car finalement, la collègue n'adhère pas à son projet. Ce n'est que bien plus tard que son cabinet deviendra MSP par l'intermédiaire de ses anciens stagiaires.
Qu'à cela ne tienne, il s'engage en parallèle dans la création de deux réseaux de santé (addiction-précarité et diabète) "pour partager avec d'autres professionnels, créer du lien avec l'hôpital et faire de la coordination". Dans les années 2000, il est approché pour faire partie de l'expérimentation du dossier médical patient (DMP). Il s'y engage en libérant du temps. Puis, en 2005, la concordance de plusieurs événements le conduit à déplaquer. "À cette période, je reste convaincu de la nécessité de me battre pour la médecine générale et l'exercice coordonné. Je suis enseignant en médecine générale et je sens que ce n'est pas dans mon cabinet que j'y parviendrai."
