Article publié dans Concours pluripro, octobre 2022

Ils ont la force d’une solide assise historique – héritiers des dispensaires, leur existence remonte au début du siècle dernier – et bénéficient d’une perspective d’évolution toujours renouvelée. Ainsi, si la CNMATS recensait 1 500 centres de santé en France en 1995, dont 29 centres médicaux et 357 polyvalents, on en compte, vingt-six ans plus tard, plus de 2 200, dont 522 pluriprofessionnels (chiffres de la DGOS au 31 décembre 2021). Cette croissance des centres de santé, et notamment des centres médicaux et polyvalents (+30 % en cinq ans), "est encore insuffisante", avoue Frédéric Villebrun, président de l’Union syndicale des médecins de centres de santé, mais c’est sans compter sur le potentiel des 509 centres infirmiers et 932 centres dentaires à se tourner vers l’exercice pluriprofessionnel. Pour autant, il est indéniable qu’il existe une vraie dynamique de création de centres de santé depuis ces vingt dernières années (+175 % selon le répertoire Finess).

Cette solide inscription dans l’écosystème territorial s’explique par l’adaptabilité constante de ces structures aux nombreux enjeux du système de santé. Désertification médicale, difficultés d’accès aux soins, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques, populations précaires... Les centres de santé ont toujours su s’adapter pour répondre au mieux aux besoins des patients. Comment ? En proposant à la fois de nouvelles offres de soins, des prises en charge adaptées à des publics spécifiques, de nouvelles modalités de rémunération… Autant de modèles et de pratiques à découvrir au prochain Congrès national des centres de santé, auquel Concours pluripro s’est associé.

"Enfin, la santé publique !" : un "titre fort" pour cette 61e édition "parce qu’il nous semble urgent de changer de braquet", lance Éric May, dénonçant "le désinvestissement de l’État dans la santé publique". Ce que demandent les acteurs de terrain ? Au-delà d’une bascule d’un système de santé curatif à préventif, il s’agit surtout de pérenniser – enfin – les actions de santé publique que réalisent les centres de santé et, plus largement, les structures d’exercice coordonné, afin qu’elles ne soient plus optionnelles ou subsidiaires. Certes, une première marche a été franchie, avec la mise en place des consultations aux trois âges clés de la vie, mais le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention peut certainement aller plus loin encore.

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