Article publié dans Concours pluripro, juin 2024
 

Joan Marcellan"Je ne lâche jamais rien." Ce trait de caractère, Joan Marcellan le valorise au quotidien depuis janvier 2022 en tant que médiateur en santé au sein de la CPTS du XVIIIe arrondissement de Paris. Un poste créé à la suite d'une réflexion du groupe de travail "Précarité" de l'organisation territoriale, composé de plusieurs professionnels de santé ne sachant pas toujours vers qui orienter les patients concernés par des problématiques sociales. "Ils ont donc réfléchi à une fonction pour effectuer ce lien entre le médical et le social", précise-t-il. Son rôle ? Accompagner des patients, à la demande des professionnels de santé, pour éviter une rupture ou pour les replacer dans leur parcours de soins. Et, pour y parvenir, il se met à l'écoute de chacun afin de prendre en compte les vulnérabilités. "C'est important, car la prise en soins, ce n'est pas que la santé." Cette approche ne s'apprend pas nécessairement. "C'est aussi une question de posture. J'ai une personnalité tournée vers les autres. On dit souvent de moi que je suis fédérateur."

 

La recherche de "l'humain"

Cette façon de prendre en soin les patients dans leur globalité, il l'a découverte au sein d'un centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) parisien, où il a exercé pendant cinq ans. "J'ai un parcours un peu atypique. J'ai commencé par des études de comptabilité et, après deux ans passés derrière un écran, avec peu de contacts humains, je me suis aperçu que ce n'était pas fait pour moi." En rencontrant, dans sa sphère privée, des éducateurs spécialisés, il se découvre un réel intérêt pour le métier en raison de la diversité des champs d'application au plus près des personnes.

Après avoir passé le concours et suivi son cursus à l'Institut national de formation et d'application de Nogent-sur-Marne, il rejoint en 2014 le Caarud en tant qu'éducateur spécialisé. "J'ai complètement adhéré à la philosophie de la prise en soins que nous proposions aux bénéficiaires. L'objectif n'est pas de se placer dans une démarche d'expertise avec les patients mais de prendre en compte leur situation, savoir où ils se situent concernant leur santé et leur consommation. Nous nous mettons à leur niveau afin de coconstruire avec eux la réponse à leurs besoins."

Après cinq ans au sein de ce Caarud, il ressent le besoin de faire une pause avec le secteur social. "Pour autant, j'ai toujours besoin d'être dans une démarche constructive, c'est ma manière d'être", reconnaît-il. Il passe alors un CAP de couvreur dans le bâtiment et exerce pendant deux ans et demi dans ce domaine, avant de souhaiter renouer avec le secteur social. "Physiquement, le métier était difficile et, quelquefois, la mentalité aussi", confie-t-il.

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