Article publié dans Concours pluripro, mai 2024
 

Il arrive à la pharmacie le premier, à 8h30. Repart le dernier, à 20h30. Entre-temps, les sollicitations, les obligations, les imprévus se succèdent. "Hier, par exemple, un monsieur a fait un malaise. Il a fallu le mettre en position de sécurité, appeler les urgences, attendre vingt minutes..." À 59 ans, blouse et cheveux blancs, Michel Marchand ne connaît pas le repos. Travail, travail, travail, souvent aux dépens de sa vie de famille. "Un jour, mes trois enfants ont fait le dessin d'une maison, avec des chambres et un couloir. Il y avait quatre personnes au lit, et un personnage dans le couloir. C'était moi, le papa, qui rentrait d'une réunion tard le soir." D'où peut-être l'intention de se retirer et de vendre son activité dans deux ou trois ans, pour donner à ses enfants "tout ce [qu'il n'a] pas pu" jusqu'alors.

 

S'envoler autrement

Né à Challans, en Vendée, le jeune Michel Marchand côtoie la santé grâce à son père, ex-cordonnier devenu infirmier. Grâce à son cousin aussi, qui "fait pharmacie" et l'inspire. Mais sa passion, c'est les avions. "J'ai toujours aimé les avions. Mon oncle, contrôleur aérien, m'amenait à la tour de contrôle à l'aéroport de Nantes. Je regardais, fasciné, je rêvassais."

À 18 ans, Michel Marchand passe le concours de pilote de ligne à l'École nationale de l'aviation civile, et est admissible à l'oral. En parallèle, il est reçu en pharmacie. C'est l'heure des grands choix, de ceux qui déterminent le cours d'une vie. "J'ai choisi la sécurité", assume-t-il. Il part voler de ses propres ailes à la faculté de Nantes et travaille l'été dans une pharmacie sur la côte, à Saint-Jean-de-Monts, en face de l'île d'Yeu. "Je préparais les ordonnances délivrées sous contrôle, cela se passait bien. Puis j'ai fait de la gestion des stocks, cela se passait toujours bien."

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