Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Responsabilité légale

Un Ehpad peut-il être tenu pour responsable en cas de suicide de l'un de ses résidents ?

- 12 février 2024 -

Un Ehpad a une obligation de surveillance et de sécurité à l'égard de ses pensionnaires, même si cette obligation est une obligation plus de moyens que de résultat. Un Ehpad ne peut garantir une surveillance continue ni un dispositif de sécurité particulier contre des actes a priori imprévisibles. Il pourrait en être autrement si l'établissement avait clairement connaissance d'idées suicidaires exprimées par tel ou tel pensionnaire, qui pourraient justifier des mesures adaptées, des soins appropriés ou une prise en charge pertinente. Une surveillance particulière et renforcée voire le transfert de ce pensionnaire vers un établissement spécialisé devront alors être envisagés en cas de risques avérés.

Devoir d'information

Le corps médical est-il dispensé de son obligation d'information s'agissant des risques de l'épisiotomie lors d'un accouchement par voie basse ?

- 12 février 2024 -

Comme l'a rappelé un jugement du tribunal administratif de Versailles du 30 janvier 2023, si un accouchement par voie basse est "un événement naturel et non un acte médical", le corps médical n'est pas dispensé, pour autant, de son obligation d'information s'agissant des risques de l'épisiotomie.

Secret professionnel

Un médecin-conseil d'une compagnie d'assurances peut-il communiquer, sans l'accord de la victime, un rapport d'expertise amiable à l'expert judiciaire désigné par le juge des référés ?

- 12 février 2024 -

Selon l'article L1110-4 du code de la santé publique, le partage d'informations couvertes par le secret médical et nécessaires à la prise en charge d'une personne, entre professionnels de santé ne faisant pas partie de la même équipe de soins, requiert le consentement préalable de cette personne. Dans un arrêt du 15 novembre 2022, le Conseil d'État a ainsi jugé que la communication d'un rapport d'expertise, réalisé dans le cadre de la procédure d'indemnisation amiable, par un médecin-conseil d'une compagnie d'assurances au médecin chargé d'une expertise médicale par le juge des référés d'un tribunal de grande instance aux fins d'évaluer le préjudice subi par une victime, sans que cette dernière ait donné son accord préalable à une telle transmission, justifiait une sanction disciplinaire à l'encontre de ce médecin-conseil en ce qu'elle constituait une violation du secret médical.

Devoir d'information

Un centre de santé doit-il afficher, de manière visible, l'identité et les fonctions de l'ensemble des médecins qui y exercent ?

- 12 février 2024 -

L'article 6 de la loi n° 2023-378 du 19 mai 2023 visant à améliorer l'encadrement des centres de santé oblige le gestionnaire d'un centre de santé à afficher de manière visible, dans les locaux de ce centre et de ses antennes ainsi que sur son site internet et sur les plateformes de communication numériques utilisées par ce centre, l'identité et les fonctions de l'ensemble des médecins mais aussi des chirurgiens-dentistes qui y exercent, y compris à temps partiel ou pour des activités de remplacement. Cette identification doit être garantie dès la prise de rendez-vous par le patient, et le professionnel de santé doit disposer d'un badge nominatif indiquant sa fonction au sein du centre.

Responsabilité légale

Une personne majeure sous curatelle faisant l'objet de soins psychiatriques peut-elle demander la mainlevée de la mesure de soins psychiatriques sans consentement dont elle fait l'objet, sans être assistée de son curateur ?

- 15 janvier 2024 -

Selon un arrêt de la Cour de cassation du 5 juillet 2023, une personne majeure sous curatelle a le droit de saisir sans être assistée de son curateur le juge des libertés et de la détention d'une demande de mainlevée de la mesure de soins psychiatriques sans consentement dont elle fait l'objet, mais aussi de faire appel de la décision de maintien de la mesure.

Réglementation de la profession

La pratique répétée de prescriptions médicamenteuses potentiellement dangereuses peut-elle justifier une suspension d'exercice pour insuffisance professionnelle ?

- 15 janvier 2024 -

Dans un arrêt du 24 décembre 2019, le Conseil d'État a donné raison au Conseil national de l'Ordre des médecins pour avoir suspendu un médecin généraliste pendant deux ans, en lui fixant l'obligation de suivre une formation de remise à niveau dans le cadre du diplôme inter-universitaire de médecine générale ainsi que de réaliser un stage pratique chez un praticien d'une durée de six mois, en subordonnant la reprise de son activité à la justification du suivi de cette formation. Il était notamment reproché à ce médecin la pratique répétée de prescriptions médicamenteuses potentiellement dangereuses et un manque caractérisé de connaissances en "soins premiers" de pédiatrie, de gynécologie et de médecine de l'adulte.

Réglementation de la profession

Un pharmacien, condamné à une interdiction d'exercice, peut-il à nouveau être condamné pour avoir laissé ouverte sa pharmacie sans s'être fait régulièrement remplacer ?

- 15 janvier 2024 -

Le Conseil d'État, dans un arrêt du 10 octobre 2023, a donné raison à la chambre disciplinaire de l'Ordre des pharmaciens, qui a interdit à une pharmacienne d'exercer la pharmacie pour une durée de trois ans en raison du maintien de son officine ouverte sans se faire régulièrement remplacer malgré une précédente sanction en ce sens. Pour le Conseil d'État, cette sanction n'est pas hors de proportion avec la faute reprochée, cette pharmacienne ne pouvant justifier de difficultés de recrutement d'un pharmacien remplaçant, pour s'exonérer du caractère fautif de son comportement.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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