Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Responsabilité légale

La responsabilité d'un chirurgien peut-elle être retenue lorsqu'il porte atteinte à un organe ou à un tissu non impliqué dans son intervention ?

- 28 février 2024 -

Après avoir subi une réparation de la coiffe des rotateurs associée à une acromioplastie sous arthroscopie, réalisée par un chirurgien orthopédiste, un patient a présenté une atteinte de la branche terminale du nerf suprascapulaire. Ce chirurgien a ainsi été mis en cause et condamné par un arrêt de la Cour de cassation du 25 mai 2023 pour avoir porté atteinte à un organe ou un tissu que son intervention n'impliquait pas, sans apporter la preuve d'une "anomalie rendant l'atteinte inévitable ou de la survenance d'un risque inhérent à cette intervention". Selon les experts désignés dans cette affaire, l'atteinte était due à une maladresse technique et ne pouvait relever d'un aléa thérapeutique.

Réglementation de la profession

Que risque une infirmière à continuer à exercer durant son remplacement ?

- 28 février 2024 -

Dans une décision du 24 janvier 2023, la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre infirmier a condamné une infirmière libérale à quatre mois d'interdiction d'exercice dont deux mois avec sursis pour avoir continué à exercer durant son remplacement sans motif légal, commettant ainsi un détournement des règles applicables en matière de remplacement, notamment rappelées par l'article R4312-84 du code de la santé publique.

Statut juridique

Lorsqu'un contrat de collaboration prévoit une procédure de conciliation obligatoire et préalable à la saisine du tribunal, cette clause peut-elle être contestée et non respectée ?

- 28 février 2024 -

Dans un contrat de collaboration libérale signé entre deux professionnels de santé, il est habituel de prévoir une clause prévoyant que toutes les contestations sur la validité, l'interprétation, l'exécution ou la résolution du contrat doivent, avant toute action en justice, être soumises à une tentative de conciliation devant le président du conseil départemental de l'Ordre.

Dans un arrêt du 21 septembre 2022, la Cour de cassation a jugé qu'une telle clause était licite, toute action judiciaire devenant irrecevable avant que la procédure de conciliation ait été mise en oeuvre.

Ethique professionnelle

Une condamnation disciplinaire peut-elle être annulée si le praticien mis en cause est absent à l'audience et non représenté ?

- 28 février 2024 -

Le Conseil d'État, dans un arrêt du 13 avril 2023, a annulé la sanction d'interdiction d'exercice d'une durée de deux ans prononcée contre un chirurgien-dentiste par l'Ordre national, au motif que ce praticien n'avait pu s'expliquer durant la séance de jugement sur les faits qui lui étaient reprochés puisqu'il était absent et n'était pas représenté.

Statut juridique

Dans les centres de santé ayant une activité dentaire ou ophtalmologique, un comité dentaire ou un comité médical doit-il être constitué ?

- 28 février 2024 -

La loi n° 2023-378 du 19 mai 2023 visant à améliorer l'encadrement des centres de santé oblige les centres ayant une activité dentaire ou ophtalmologique à constituer un comité dentaire ou un comité médical. Ces comités rassemblent l'ensemble des professionnels médicaux exerçant dans le centre au titre de ces activités, à l'exclusion du représentant légal de l'organisme gestionnaire. Chaque comité est, avec le gestionnaire, responsable de la politique d'amélioration continue de la qualité, de la pertinence et de la sécurité des soins ainsi que de la formation continue des professionnels de santé exerçant dans le centre. Des représentants du personnel soignant et des usagers du centre de santé sont invités à siéger au sein de ce comité. Leur participation est requise au moins une fois par an. Chaque comité doit se réunir au moins une fois par trimestre, avec un compte-rendu transmis au gestionnaire du centre de santé et au directeur général de l'agence régionale de santé.

Ethique professionnelle

Un centre de santé peut-il être dirigé par une personne ayant un lien avec une entreprise privée délivrant des prestations rémunérées à la structure ?

- 12 février 2024 -

Selon l'article 3 de la loi n° 2023-378 du 19 mai 2023 visant à améliorer l'encadrement des centres de santé, un centre de santé ne peut être dirigé par une personne ayant un lien direct ou indirect avec des entreprises privées délivrant des prestations rémunérées à la structure gestionnaire.

Rémunération & fiscalité

En quoi les honoraires facturés par une infirmière peuvent-ils être considérés comme abusifs ?

- 12 février 2024 -

Selon l'article L145-5-1 du code de la sécurité sociale, les fautes, abus, fraudes retenus à l'encontre d'une infirmière, à l'occasion de soins dispensés aux assurés sociaux, sont condamnables. Comme l'a rappelé le Conseil d'État, dans un arrêt du 13 octobre 2023, constituent ainsi des honoraires abusifs ceux qui sont réclamés pour un acte facturé sans avoir jamais été réalisé, pour un acte surcoté, pour un acte réalisé dans des conditions telles qu'alors même qu'il a été effectivement pratiqué, il équivaut à une absence de soins, ou encore ceux dont le montant est établi sans tact ni mesure.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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