Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Statut juridique

Lorsqu'un contrat de collaboration prévoit une procédure de conciliation obligatoire et préalable à la saisine du tribunal, cette clause peut-elle être contestée et non respectée ?

- 28 février 2024 -

Dans un contrat de collaboration libérale signé entre deux professionnels de santé, il est habituel de prévoir une clause prévoyant que toutes les contestations sur la validité, l'interprétation, l'exécution ou la résolution du contrat doivent, avant toute action en justice, être soumises à une tentative de conciliation devant le président du conseil départemental de l'Ordre.

Dans un arrêt du 21 septembre 2022, la Cour de cassation a jugé qu'une telle clause était licite, toute action judiciaire devenant irrecevable avant que la procédure de conciliation ait été mise en oeuvre.

Ethique professionnelle

Une condamnation disciplinaire peut-elle être annulée si le praticien mis en cause est absent à l'audience et non représenté ?

- 28 février 2024 -

Le Conseil d'État, dans un arrêt du 13 avril 2023, a annulé la sanction d'interdiction d'exercice d'une durée de deux ans prononcée contre un chirurgien-dentiste par l'Ordre national, au motif que ce praticien n'avait pu s'expliquer durant la séance de jugement sur les faits qui lui étaient reprochés puisqu'il était absent et n'était pas représenté.

Statut juridique

Dans les centres de santé ayant une activité dentaire ou ophtalmologique, un comité dentaire ou un comité médical doit-il être constitué ?

- 28 février 2024 -

La loi n° 2023-378 du 19 mai 2023 visant à améliorer l'encadrement des centres de santé oblige les centres ayant une activité dentaire ou ophtalmologique à constituer un comité dentaire ou un comité médical. Ces comités rassemblent l'ensemble des professionnels médicaux exerçant dans le centre au titre de ces activités, à l'exclusion du représentant légal de l'organisme gestionnaire. Chaque comité est, avec le gestionnaire, responsable de la politique d'amélioration continue de la qualité, de la pertinence et de la sécurité des soins ainsi que de la formation continue des professionnels de santé exerçant dans le centre. Des représentants du personnel soignant et des usagers du centre de santé sont invités à siéger au sein de ce comité. Leur participation est requise au moins une fois par an. Chaque comité doit se réunir au moins une fois par trimestre, avec un compte-rendu transmis au gestionnaire du centre de santé et au directeur général de l'agence régionale de santé.

Ethique professionnelle

Un centre de santé peut-il être dirigé par une personne ayant un lien avec une entreprise privée délivrant des prestations rémunérées à la structure ?

- 12 février 2024 -

Selon l'article 3 de la loi n° 2023-378 du 19 mai 2023 visant à améliorer l'encadrement des centres de santé, un centre de santé ne peut être dirigé par une personne ayant un lien direct ou indirect avec des entreprises privées délivrant des prestations rémunérées à la structure gestionnaire.

Rémunération & fiscalité

En quoi les honoraires facturés par une infirmière peuvent-ils être considérés comme abusifs ?

- 12 février 2024 -

Selon l'article L145-5-1 du code de la sécurité sociale, les fautes, abus, fraudes retenus à l'encontre d'une infirmière, à l'occasion de soins dispensés aux assurés sociaux, sont condamnables. Comme l'a rappelé le Conseil d'État, dans un arrêt du 13 octobre 2023, constituent ainsi des honoraires abusifs ceux qui sont réclamés pour un acte facturé sans avoir jamais été réalisé, pour un acte surcoté, pour un acte réalisé dans des conditions telles qu'alors même qu'il a été effectivement pratiqué, il équivaut à une absence de soins, ou encore ceux dont le montant est établi sans tact ni mesure.

Immobilier & patrimoine

Peut-on résilier le bail professionnel d'un médecin au motif que ses patients troubleraient la tranquillité des occupants de l'immeuble ?

- 12 février 2024 -

Sauf à pouvoir démontrer que ce praticien est partie prenante et participerait à d'éventuelles dégradations commises par ses patients dans les parties communes de son immeuble, l'autorisation donnée par un bail à un médecin d'exercer sa profession lui donne le droit d'accueillir tous ses patients. Un médecin locataire ne peut ainsi être personnellement tenu pour responsable du comportement de certains de ses patients, dans les parties communes de l'immeuble, et son bail ne peut ainsi être résilié pour ce motif.

Réglementation de la profession

Un médecin condamné par l'Ordre national à une interdiction d'exercice pour troubles pathologiques peut-il demander, en urgence, au Conseil d'État, la suspension de cette interdiction ?

- 12 février 2024 -

Comme l'a précisé le juge des référés du Conseil d'État, dans une décision du 13 janvier 2023, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'arguments propres à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision, l'exécution de la décision du Conseil national de l'Ordre peut être suspendue. Dans son jugement, le Conseil d'État a considéré que la décision ordinale avait pour effet de priver cette médecin de l'emploi qu'elle occupait pour une durée d'un an et de la rémunération correspondante. Les indemnités journalières qui lui étaient versées par l'Assurance maladie jusqu'au terme de son arrêt de travail s'élevaient à un montant mensuel d'environ 1 500 euros, alors que ses charges personnelles étaient d'environ 3 000 euros par mois, hors dépenses courantes. En outre, elle est appelée à subvenir aux besoins de son fils malade. Concernant son état de santé et les risques relevés par l'Ordre en cas de reprise de son activité professionnelle, le Conseil d'État a estimé qu'il ne résultait pas de l'instruction de ce dossier "que l'intérêt s'attachant à la préservation de la santé des patients ferait obstacle, en l'espèce, à la suspension de l'exécution de la décision litigieuse, alors qu'il est en outre loisible au Conseil national de l'Ordre des médecins, au vu d'éléments nouveaux, émanant le cas échéant de l'employeur de ce médecin, de saisir le juge des référés du Conseil d'État, dans le cadre de l'article L521-4 du code de justice administrative, afin qu'il mette fin à la mesure de suspension, en particulier si l'urgence devait justifier, compte tenu de l'évolution de santé de la requérante, que la suspension prononcée soit de nouveau mise à exécution". L'expertise demandée par l'Ordre avait conclu que l'état de santé de ce praticien était compatible avec l'exercice de la médecine tout en insistant sur la nécessité de maintenir un suivi médical sur le long terme en raison d'un "risque de décompression" lié à différents facteurs de fragilité.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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