Si un médecin constate sur un enfant des sévices ou des privations, sur le plan physique ou psychique, qui lui permettent de présumer que des violences physiques, sexuelles ou psychiques de toute nature ont été commises, il procède à un signalement au procureur de la République ou à la cellule de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes (CRIP). Comme le précise l'article 226-14 du code pénal, "le signalement aux autorités compétentes effectué dans les conditions prévues au présent article ne peut engager la responsabilité civile, pénale ou disciplinaire de son auteur, sauf s'il est établi qu'il n'a pas agi de bonne foi". Dans un arrêt récent du 5 juillet 2022, le Conseil d'État a ainsi jugé qu'un signalement de maltraitances sur mineur ne pouvait être sanctionné sur le plan disciplinaire, dès lors que le professionnel de santé avait agi de bonne foi. Il ne semble pas inutile de rappeler qu'une absence de signalement, en présence de faits objectifs, précis et avérés, pourrait se retourner contre un professionnel de santé et l'exposer à des poursuites pour non-assistance à personne en danger.