Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert

Les frais d'expertise exposés par la victime d'une erreur médicale doivent-ils lui être remboursés ?

- 23 novembre 2023 -

Comme l'a jugé le Conseil d'État dans un arrêt du 10 mars 2021, les frais exposés par la victime d'une erreur médicale pour se faire assister par trois médecins-conseils et pour se rendre aux réunions d'expertise doivent être intégralement pris en charge dans le cadre de l'indemnisation de la victime.

Responsabilité légale

La victime d'un dommage survenu lors d'une greffe hépatique peut-elle obtenir réparation ?

- 23 novembre 2023 -

Dans un arrêt rendu le 15 octobre 2021 qui concernait un dommage survenu lors d'une greffe hépatique, le Conseil d'État a rappelé que la victime pouvait agir cumulativement sur la responsabilité pour faute et sur la solidarité résultant de l'accident médical non fautif dès lors que la faute lui a fait perdre une chance de se soustraire aux conséquences dommageables de l'accident médical non fautif. Il reviendra alors aux juges de déduire l'indemnisation perçue au titre de la faute de l'indemnisation versée par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Dans sa décision, le Conseil d'État a également précisé que la victime d'une opération de greffe, qui estime que la sélection du donneur ou du greffon n'a pas été satisfaisante, pouvait rechercher, sans établir les fautes de chacun des intervenants, la responsabilité solidaire tant des établissements de santé impliqués dans l'opération que de l'Agence de la biomédecine.

Responsabilité légale

Comment signaler une suspicion de maltraitances sur un enfant ?

- 23 novembre 2023 -

Si un médecin constate sur un enfant des sévices ou des privations, sur le plan physique ou psychique, qui lui permettent de présumer que des violences physiques, sexuelles ou psychiques de toute nature ont été commises, il procède à un signalement au procureur de la République ou à la cellule de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes (CRIP). Comme le précise l'article 226-14 du code pénal, "le signalement aux autorités compétentes effectué dans les conditions prévues au présent article ne peut engager la responsabilité civile, pénale ou disciplinaire de son auteur, sauf s'il est établi qu'il n'a pas agi de bonne foi". Dans un arrêt récent du 5 juillet 2022, le Conseil d'État a ainsi jugé qu'un signalement de maltraitances sur mineur ne pouvait être sanctionné sur le plan disciplinaire, dès lors que le professionnel de santé avait agi de bonne foi. Il ne semble pas inutile de rappeler qu'une absence de signalement, en présence de faits objectifs, précis et avérés, pourrait se retourner contre un professionnel de santé et l'exposer à des poursuites pour non-assistance à personne en danger.

Réglementation de la profession

Une décision prise par l'Ordre de suspendre un médecin, en cas d'état pathologique rendant dangereuse la poursuite de son exercice, doit-elle être motivée ?

- 23 novembre 2023 -

Comme l'a rappelé le Conseil d'État dans un arrêt du 7 octobre 2022, il est nécessaire de motiver une décision de suspension temporaire d'un médecin. Et le Conseil d'État d'estimer, dans son arrêt, que le Conseil national de l'Ordre des médecins avait suffisamment motivé sa décision de suspendre, pour une durée temporaire, un médecin du droit d'exercer la médecine, du fait de ses troubles pathologiques.

Réglementation de la profession

Un médecin-expert judiciaire a-t-il des obligations déontologiques ?

- 30 octobre 2023 -

En sa qualité de médecin inscrit au tableau de l'Ordre, un médecin-expert judiciaire est tenu de respecter le code de déontologie médicale. Il doit ainsi se récuser s'il considère que les questions qui lui sont posées sont étrangères à sa spécialité, à ses connaissances ou à son domaine de compétences. Il se doit de respecter scrupuleusement le secret médical, informer la personne qu'il doit examiner de sa mission et ne jamais être à la fois médecin-expert et médecin traitant d'un même malade.

Exercice médical

Que risque un médecin à délivrer des arrêts de travail sans avoir examiné du patient ?

- 9 octobre 2023 -

Ce dernier risque des poursuites pénales, civiles ou encore disciplinaires. La chambre criminelle de la Cour de cassation, dans un arrêt du 19 avril 2023, a ainsi condamné un médecin à six mois d'emprisonnement avec sursis pour complicité d'escroquerie aggravée, après avoir relevé qu'il avait établi des certificats médicaux de complaisance, sans examen du patient, contrairement aux règles déontologiques. Ce médecin les a sciemment établi sans aucun fondement médical, dans le seul but de permettre à son patient de percevoir de la CPAM des indemnités journalières. Il en aurait prescrit et donc délivré cinquante-six, d'une durée d'un mois, entre avril 2014 et mars 2019.

 

Exercice médical

Peut-on reprocher à un médecin d'avoir rédigé un signalement à un juge des enfants, à propos d'une mineure dont il était déjà saisi, au motif que le juge n'est pas au nombre des autorités pouvant être saisies (le procureur de la République ou la cellule de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes relatives aux mineurs en danger ou qui risquent de l'être, selon l'article 226-14 du code pénal) ?

- 9 octobre 2023 -

Après qu'une femme médecin a été condamnée à trois mois d'interdiction d'exercice par l'Ordre, le Conseil d'État, dans un arrêt du 30 mai 2022, a annulé cette décision au motif que le juge des enfants était déjà saisi de la situation de cette enfant, cette pédopsychiatre ayant précédemment adressé plusieurs signalements au procureur de la République. Elle était chargée du suivi de cette enfant âgée de 8 ans, qu'elle présumait être victime de maltraitances de la part de son père.

 

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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