Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Immobilier & patrimoine

Pour me rendre à notre maison médicale et pour effectuer mes visites, j'ai acheté une voiture électrique. Ce véhicule est-il soumis à un contrôle technique obligatoire ?

- 19 septembre 2023 -

Les véhicules électriques n'échappent pas au contrôle technique obligatoire. Le premier contrôle doit être effectué dans les six mois précédant le quatrième anniversaire de la première mise en circulation. Pour cette catégorie de véhicules, comme pour les modèles hybrides, le contrôle comporte onze points de vérification de plus que pour les véhicules essence ou diesel, et son coût est donc plus élevé car il y a plus d'opérations à effectuer et de pièces à déposer.

Réglementation de la profession

En choisissant de s'associer, de monter ou d'intégrer une maison de santé, un professionnel doit-il prendre certaines précautions ?

- 19 septembre 2023 -

Les relations humaines et professionnelles autour d'un tel projet étant essentielles pour éviter les conflits, il est important de prendre des conseils avisés auprès de spécialistes et des personnes ayant réalisé des projets similaires. Le recours à des architectes mais aussi aux banques, à ses assureurs, à des comptables et des avocats spécialisés permettra de sécuriser cette opération. Mieux vaut prévenir que guérir : la création d'une SCI, d'une Sisa, d'une SCM… ne s'improvise pas. Il est important de s'interroger sur les motivations des uns ou des autres dans ce projet, qui doit rester commun et accepté par tous, avec le souci de former une équipe profondément humaine et soudée.

Responsabilité légale

Un patient peut-il invoquer une perte de chance en cas d'interruption d'une intervention ?

- 19 septembre 2023 -

Dans un arrêt du 3 octobre 2019, la cour administrative d'appel de Marseille a retenu la responsabilité pour faute d'un établissement de santé pour avoir interrompu une intervention. Cette interruption a entraîné une perte de chance de récupération fonctionnelle chez une patiente alors même que la survenue d'une brèche durale au cours de l'intervention de décompression pour sténose canalaire constituait un aléa thérapeutique mais dont la gravité ne justifiait pas une interruption prématurée.

Rémunération & fiscalité

Une infirmière salariée est-elle en droit de réclamer à la clinique qui l'emploie le paiement d'une indemnité différentielle si celle-ci figure dans son contrat de travail ?

- 19 septembre 2023 -

Dans la mesure où cette indemnité est inscrite dans le contrat de travail, et même si elle est indue, pour la Cour de cassation, et selon un arrêt du 12 novembre 2020, le contrat doit s'appliquer et le montant de l'indemnité doit être versé. Cette infirmière ne recevait que des montants variables, sans atteindre la somme prévue.

Rémunération & fiscalité

Un soignant qui aurait prodigué des soins à une personne pendant la maladie dont elle est décédée peut-il bénéficier d'une libéralité, d'un héritage fait par ce patient ?

- 19 septembre 2023 -

Selon l'article 909 du Code civil, "les membres des professions médicales et de la pharmacie, ainsi que les auxiliaires médicaux qui ont prodigué des soins à une personne pendant la maladie dont elle meurt ne peuvent profiter des dispositions entre vifs ou testamentaires qu'elle aurait faites en leur faveur pendant le cours de celle-ci". Si, pour certains, cet article porterait atteinte au droit de disposer librement de ses biens sans que soit prise en compte la capacité de la personne malade à consentir une libéralité ni que puisse être apportée la preuve de son absence de vulnérabilité ou de dépendance, le Conseil constitutionnel, dans une décision du 29 juillet 2022, en a décidé autrement. Pour le Conseil constitutionnel, cet article 909 ne porte, en aucune façon, atteinte au droit de propriété du légataire mais a pour seul objectif de protéger le donateur en situation de vulnérabilité. Le fait, pour un malade, de vouloir remercier son médecin, son infirmière… en leur léguant un bien ou en leur donnant une somme d'argent, pourra paraître suspect pour l'entourage de ce malade et aux yeux de ses héritiers en cas de décès, à plus forte raison si le professionnel de santé lui a donné des soins pendant la maladie dont il est décédé.

Exercice médical

En cas de fautes, d'abus ou de fraudes à l'occasion de soins dispensés à des assurés sociaux, une infirmière peut-elle être poursuivie devant la section des assurances sociales de l'Ordre ?

- 19 juin 2023 -

Comme l'a jugé le Conseil d'État, dans un arrêt du 27 janvier 2023, les infirmières non inscrites à un tableau de l'Ordre étaient, jusqu'au 1er janvier 2015, susceptibles d'être poursuivies devant les sections des assurances sociales de l'Ordre des médecins en cas de fautes, abus, fraudes et tous faits intéressant l'exercice de la profession, relevés à leur encontre à l'occasion des soins dispensés aux assurés sociaux. Depuis cette date, les infirmières sont susceptibles d'être poursuivies devant les sections des assurances sociales de l'Ordre des infirmiers pour l'ensemble des actes qu'elles ont réalisés, qu'elles soient ou non inscrites au tableau de l'Ordre.

Réglementation de la profession

Un médecin retraité doit-il s'acquitter d'une cotisation à l'Ordre ?

- 19 juin 2023 -

Selon l'article L4122-2 du code de la santé publique, un médecin retraité doit verser une cotisation à l'Ordre. Toutefois, la cotisation n'est pas due pour ceux engagés en qualité de sapeurs-pompiers volontaires, dès lors qu'ils n'exercent la profession qu'à ce titre. En 2023, la cotisation des médecins retraités n'ayant plus aucune activité médicale rémunérée a été fixée à 97 euros. Dans un arrêt du 22 juillet 2022, le Conseil d'État a rappelé que pour couvrir ses dépenses inhérentes aux missions lui incombant, le Cnom perçoit une cotisation qui "doit être acquittée par chaque médecin et dont le montant est fixé par le Conseil national de l'Ordre des médecins". Et le Conseil d'État de condamner un médecin retraité à payer la somme de 95 euros, au titre de sa cotisation pour l'année 2019, mais aussi une somme de 3 000 euros au titre des dispositions de l'article L.761-1 du code de justice administrative. Selon cet article, "dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent et le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation". Pour sa défense, ce médecin retraité se bornait à mettre en cause de manière générale l'existence et l'activité de l'Ordre des médecins et soutenait que celles-ci étaient incompatibles avec plusieurs exigences découlant de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Un argumentaire qui n'a pas été jugé recevable par le Conseil d'État.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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