Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Réglementation de la profession

Un médecin retraité doit-il s'acquitter d'une cotisation à l'Ordre ?

- 19 juin 2023 -

Selon l'article L4122-2 du code de la santé publique, un médecin retraité doit verser une cotisation à l'Ordre. Toutefois, la cotisation n'est pas due pour ceux engagés en qualité de sapeurs-pompiers volontaires, dès lors qu'ils n'exercent la profession qu'à ce titre. En 2023, la cotisation des médecins retraités n'ayant plus aucune activité médicale rémunérée a été fixée à 97 euros. Dans un arrêt du 22 juillet 2022, le Conseil d'État a rappelé que pour couvrir ses dépenses inhérentes aux missions lui incombant, le Cnom perçoit une cotisation qui "doit être acquittée par chaque médecin et dont le montant est fixé par le Conseil national de l'Ordre des médecins". Et le Conseil d'État de condamner un médecin retraité à payer la somme de 95 euros, au titre de sa cotisation pour l'année 2019, mais aussi une somme de 3 000 euros au titre des dispositions de l'article L.761-1 du code de justice administrative. Selon cet article, "dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent et le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation". Pour sa défense, ce médecin retraité se bornait à mettre en cause de manière générale l'existence et l'activité de l'Ordre des médecins et soutenait que celles-ci étaient incompatibles avec plusieurs exigences découlant de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Un argumentaire qui n'a pas été jugé recevable par le Conseil d'État.

Rémunération & fiscalité

Les statuts de notre société civile de moyens (SCM) prévoient la fixation chaque année, au cours de notre assemblée générale, de la valeur réelle de nos parts. Cette obligation n'ayant jamais été respectée, comment peut-on évaluer le montant des parts de l'associé qui désire aujourd'hui quitter notre maison médicale ?

- 18 juin 2023 -

Plusieurs solutions peuvent être envisagées. Vous pouvez demander à l'expert-comptable de votre société de fixer la valeur de ces parts. Les membres de votre SCM et l'associé partant peuvent également choisir chacun un expert, lesquels fixeront le prix d'une part. Si ces deux experts sont en désaccord, ils procéderont au choix d'un troisième expert. Enfin, il sera toujours possible, à défaut d'accord entre les parties, de demander la désignation d'un expert par ordonnance du tribunal de grande instance statuant en la forme des référés.

Rémunération & fiscalité

Que risque un médecin ou un professionnel de santé libéral à ne pas être assuré ?

- 18 juin 2023 -

Comme le rappelle l'article L1142-2 du code de la santé publique, un professionnel de santé exerçant à titre libéral est tenu de souscrire une assurance destinée à le garantir pour sa responsabilité civile ou administrative susceptible d'être engagée en raison de dommages subis par des tiers et résultant d'atteintes à la personne, survenant dans le cadre de l'ensemble de cette activité. En ne satisfaisant pas à cette obligation, un professionnel de santé s'expose à des sanctions pénales et disciplinaires, alors qu'une amende de 45 000 euros peut être infligée selon l'article L1142-25 du code de la santé publique. Autre risque, loin d'être négligeable : celui d'avoir à assumer sur ses deniers personnels des dommages et intérêts réclamés par un patient mécontent des soins prodigués.

Immobilier & patrimoine

J'habite dans un immeuble à usage exclusif d'habitation. Mon cabinet est situé à une autre adresse. Au sein de mon immeuble, peut-on interdire les locations saisonnières ?

- 17 juin 2023 -

Comme l'a précisé un arrêt de la Cour de cassation du 27 février 2020, au sein d'un règlement de copropriété, la clause d'usage exclusif d'habitation, appelée encore clause d'habitation bourgeoise exclusive, interdit l'exercice d'une activité professionnelle et commerciale. Et la Cour de cassation d'en déduire que la location saisonnière est une activité commerciale incompatible avec l'usage exclusif d'habitation.

Responsabilité légale

La responsabilité d'un centre hospitalier peut-elle être retenue pour avoir confié à un interne non qualifié la réalisation d'un examen complexe ?

- 17 juin 2023 -

La cour administrative d'appel de Bordeaux, dans un arrêt du 22 décembre 2022, a condamné un centre hospitalier du fait d'une absence de transmission d'informations nécessaires à la bonne prise en charge d'une patiente entre les différents services concernés et pour avoir confié la réalisation d'un examen complexe à un interne, qui ne disposait ni des compétences ni des connaissances nécessaires. Il s'agissait d'un examen complexe de biopsie de rein greffé alors que cet interne en première année n'avait pas les connaissances pratiques et théoriques nécessaires pour exercer ce type d'acte médical.

Immobilier & patrimoine

Je vais rejoindre une maison de santé. Et je souhaite vendre le local dans lequel j'exerçais seul et qui m'appartient. Je suis en contact avec une agence immobilière qui me demande de signer un mandat exclusif. À quoi cela m'engage-t-il ?

- 17 juin 2023 -

Trois types de mandat de vente peuvent être conclus avec une agence immobilière, chargée de trouver un acquéreur et de faire visiter votre bien. Il peut s'agir d'un mandat de vente exclusif, qui vous oblige à confier la vente de votre local à cette agence, et à elle seule. Le mandat de vente semi-exclusif vous permet de confier votre bien à une seule agence en vous laissant la possibilité de le vendre par vous-même. Dernière solution : le mandat non exclusif, qui vous laisse libre de confier la visite et la vente de votre bien immobilier à plusieurs agences ou de le vendre personnellement, par vos propres moyens. Un mandat exclusif peut motiver davantage une agence immobilière pour rechercher un acheteur, mais si, malgré cette exclusivité, vous trouvez un acheteur potentiel, vous devrez le présenter à l'agence, et si la vente se réalise, sa commission sera généralement réduite de moitié.

Responsabilité légale

La responsabilité d'un hôpital peut-elle être engagée en cas de faute d'une sage-femme ?

- 1 juin 2023 -

Dans un arrêt du 16 février 2021, le Conseil d'État a condamné un centre hospitalier du fait d'un manquement d'une sage-femme de cet établissement qui, durant l'accouchement d'une patiente, n'a pas appelé l'obstétricien de garde, en dépit d'anomalies constatées dans le rythme cardiaque foetal puis dans la durée excessive des efforts expulsifs de cette parturiente. Selon le Conseil d'État, cette faute n'était à l'origine que d'une perte de chance, évaluée à 80 %, d'éviter les séquelles dont l'enfant reste atteint.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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