Oui, a répondu le Conseil d’État, dans un arrêt du 19 mai 2021. Il a considéré que le signalement qu’un médecin adresse aux autorités administratives ou judiciaires, sur le fondement de l’article R4127-44 du code de la santé publique, afin de les alerter sur la situation d’un patient mineur susceptible d’être victime de sévices ou privations, a pour objet de transmettre à ces autorités tous les éléments utiles qu’il a pu relever ou déceler dans la prise en charge de ce patient, notamment des constatations médicales, des propos ou le comportement de l’enfant et, le cas échéant, le discours de ses représentants légaux ou de la personne accompagnant l’enfant soumis à son examen médical. Et le Conseil d’État d’ajouter qu’un tel signalement n’est ainsi pas au nombre des certificats, attestations et documents régis par l’article R4127- 76 du code de la santé publique, qui sont rédigés sur la base des seules constatations médicales et sont, en outre, le cas échéant, susceptibles d’être remis au patient ou à ses représentants légaux.