Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Immobilier & patrimoine

Notre maison de santé doit-elle s’assurer ?

- 5 janvier 2023 -

Même si elle n’est pas obligatoire, l’assurance multirisque professionnelle d’une maison de santé et des cabinets libéraux est indispensable pour protéger les locaux de certains sinistres. Cette assurance doit notamment couvrir les risques d’incendie, de dégât des eaux et de gel mais aussi le vol et le vandalisme, et les catastrophes naturelles. Il faudra également assurer le matériel professionnel, le mobilier et le stock de consommables en cas de dommages et ne pas oublier d’être garanti si un incendie cause des dommages aux voisins et si vous occasionnez un dommage matériel à un tiers. D’autres garanties, tout aussi indispensables, peuvent être souscrites : la perte d’exploitation liée à une interruption partielle ou totale de l’activité d’un professionnel de santé au sein de la maison de santé, les risques cyber (vol de données personnelles des patients, tentative de cyberextorsion…).

Le choix et le coût de l’assurance multirisque professionnelle dépendront de l’étendue des garanties souscrites, des éventuelles exclusions de garantie et du montant des franchises (le reste à charge pour l’assuré en cas de sinistre). S’il convient de privilégier un assureur spécialisé connaissant bien les problématiques rencontrées par les MSP et les professionnels de santé qui y exercent, il faut faire jouer la concurrence et comparer les garanties souscrites au regard du tarif proposé.

Réglementation de la profession

Un médecin peut-il contester, devant le Conseil d’État, une mesure de suspension prononcée par l’Ordre national pour un état pathologique rendant dangereux l’exercice de la médecine ?

- 5 janvier 2023 -

Il est toujours possible de contester une telle mesure de suspension qui s’appuie sur un rapport établi par trois médecins désignés comme experts, le premier par l’intéressé, le deuxième par l’Ordre et le troisième par les deux premiers experts. Encore faut-il avoir des arguments solides. Dans un arrêt du 15 juin 2022, le Conseil d’État a rejeté le recours d’un médecin généraliste en considérant que le Conseil national de l’Ordre avait suffisamment motivé sa décision puisque, même si les experts n’ont pas conclu à un trouble majeur sur le plan somatique, psychiatrique et neuropsychologique, ils ont tout de même conclu à l’existence de difficultés nécessitant un bilan complémentaire. Ces difficultés cognitives étaient consécutives à un accident traumatique survenu au début de l’année 2016.

Immobilier & patrimoine

La boîte aux lettres de notre cabinet de groupe a été vandalisée. Est-ce à la copropriété de prendre en charge son remplacement ?

- 5 janvier 2023 -

Si celle-ci a été installée par la copropriété, elle doit être considérée comme une partie commune, et votre copropriété doit ainsi en assurer la réparation ou le remplacement. Il en irait autrement si les boîtes aux lettres de votre copropriété étaient installées individuellement par chaque propriétaire, donc à leur charge, les obligeant ainsi à faire jouer l’assurance de leur local et donc de votre cabinet. En parallèle à l’une ou l’autre de ces démarches, il est conseillé de déposer plainte dans la mesure où cet acte de vandalisme était particulièrement ciblé.

Réglementation de la profession

Un chirurgien-dentiste peut-il être interdit d’exercice pour avoir réalisé des actes non conformes aux données acquises de la science ?

- 5 janvier 2023 -

Dans un arrêt du 30 avril 2021, le Conseil d’État a donné raison à l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, qui a condamné l’un de ses confrères à une interdiction de prodiguer des soins aux assurés sociaux pendant trois ans et au versement d’une somme d’argent à la CPAM. Les magistrats du Conseil d’État ont considéré que la décision de l’Ordre était suffisamment motivée car ce praticien avait réalisé des actes non conformes aux données acquises de la science et sans nécessité médicale alors que les anomalies soulevées par le service du contrôle médical constituaient des abus d’honoraires.

Réglementation de la profession

Une infirmière libérale peut-elle contester devant le Conseil d’Etat une interdiction d’exercice prononcée par la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre ?

- 5 janvier 2023 -

Cette ultime voie de recours peut permettre au professionnel de santé condamné de réformer ou d’annuler la sanction prononcée par l’Ordre. Dans une affaire jugée par le Conseil d’État le 13 octobre 2022, une infirmière avait saisi la juridiction administrative après avoir été condamnée à trois ans d’interdiction d’exercice par l’Ordre national des infirmiers, pour vol et détournement de fonds. Elle considérait que la décision ordinale était insuffisamment motivée, que les pièces de son dossier avaient été dénaturées, que sa condamnation était disproportionnée. Autant d’arguments qui pouvaient être avancés mais qui n’ont pas été jugés suffisants pour que le Conseil d’État annule ou réforme la décision prononcée par l’Ordre. Le pourvoi de cette infirmière a ainsi été rejeté.

Secret professionnel

Doit-on donner son numéro de téléphone portable à ses patients ?

- 5 janvier 2023 -

En donnant votre numéro de portable, vous pouvez être tenu informé de l’évolution de l’affection de l’un de vos patients en dehors des heures d’ouverture de votre consultation, ce qui conduira à le rassurer. Mais attention ! Ne donnez pas à tous vos patients ce numéro car vous risquez d’être dérangé de manière inconsidérée. Réservez-le aux seuls patients qui n’en abuseront pas et incitez ceux-ci à ne l’utiliser qu’en cas d’urgence avérée car il faut éviter que cette disponibilité accrue ne se retourne contre le médecin auquel il pourrait être reproché une mauvaise prise d’appels, notamment en dehors des horaires d’ouverture de son cabinet, alors même qu’il se serait engagé à rester joignable au-delà de ces horaires.

Réglementation de la profession

Est-il possible pour un pédicure-podologue de ne réaliser que des visites à domicile ou uniquement des visites en Ehpad ?

- 30 novembre 2022 -
L'ordre des pédicures-podologues vous répond

L’article R4322-83 du code de la santé publique dispose que "l’exercice libéral de la profession de pédicure-podologue nécessite une installation professionnelle fixe. L’exercice exclusif de la pédicurie-podologie au domicile des patients est interdit". Cela exclut donc de facto un exercice qui ne concernerait que la visite à domicile des patients puisque le professionnel ne disposerait alors pas d’une "installation professionnelle fixe", ce qui irait à l’encontre de l’article sus-mentionné.

Cette disposition diffère selon les professions de santé (infirmières, médecins…). Il y a lieu d’expliquer cette particularité par le fait que le pédicure-podologue doit nécessairement disposer d’une pièce spécifique (et du matériel approprié) pour la réalisation des orthèses et autres appareillages podologiques notamment.

Enfin, réaliser uniquement des visites en Ehpad reviendrait, en réalité, à ne faire que des visites à domicile puisqu’il faut considérer ces établissements d’hébergement comme le domicile des personnes âgées dépendantes qui y résident.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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