C'est la position adoptée par le Conseil national de l'Ordre des infirmiers, en faveur de ce praticien, qui a autorisé son inscription en rappelant que cet infirmier "avait spontanément suivi une thérapie et que des témoignages attestaient de sa volonté de s'amender". Saisi en dernier recours par le conseil interdépartemental Ain-Isère, qui avait refusé cette inscription, le Conseil d'État, dans un arrêt du 3 mai 2024, a annulé la décision du Conseil national de l'Ordre, en estimant que cet infirmier ne remplissait pas la condition de moralité requise pour exercer la profession. Malgré l'ancienneté des condamnations pénales, le Conseil d'État a tenu à rappeler que ce professionnel de santé avait notamment commis 44 agressions après avoir menacé ses victimes de mort ou de violences sexuelles, au moyen d'une arme blanche, afin d'obtenir leur code secret de carte bancaire. Il s'est également rendu coupable d'attentat à la pudeur et ses victimes étaient, le plus souvent, ligotées, bâillonnées et les yeux bandés.
Pour le Conseil d'État, l'ancienneté de ces condamnations n'enlève rien à leur gravité, alors même que l'intéressé a aussi été condamné pour des facturations frauduleuses en utilisant les cartes professionnelles des infirmiers exerçant dans la société dont il était le gérant et qu'en outre, cet infirmier n'a apporté aucune précision tangible quant au suivi psychiatrique auquel il dit s'être volontairement soumis, "ni aucun élément probant permettant d'écarter toute crainte de récidive".