En principe, lorsqu’un médecin est condamné à une peine d’interdiction d’exercice par le Conseil national de l’Ordre, il doit effectuer immédiatement sa peine, indépendamment du résultat de son éventuel recours, contre cette décision, devant le Conseil d’État. Toutefois, comme le prévoit l’article R821-5 du code de justice administrative, le Conseil d’État peut statuer en urgence, à la demande de l’auteur du pourvoi, et ordonner qu’il soit sursis à l’exécution de la sanction disciplinaire si cette décision risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens invoqués semblent sérieux. Une procédure qui n’aboutit que très rarement, alors que des médecins lourdement condamnés et obligés de fermer leur cabinet verront leur carrière anéantie, même s’ils obtiennent gain de cause devant le Conseil d’État plusieurs mois après.
Dans un arrêt rendu le 25 juin 2021, le Conseil d’État a toutefois statué en faveur d’un médecin gynécologueobstétricien qui avait été condamné à trois mois d’interdiction d’exercice, dont deux assortis de sursis. Une condamnation qui risquait d’entraîner, pour ce médecin, des conséquences difficilement réparables, et qui pouvait ainsi justifier le sursis à l’exécution de cette condamnation disciplinaire, jusqu’à la décision du Conseil d’État, sur le fond de ce dossier. Dans un autre arrêt, du 30 juillet 2021, le Conseil d’État s’est prononcé dans le même sens, en autorisant un médecin généraliste à continuer d’exercer jusqu’au résultat de son recours devant le Conseil d’État, alors que ce praticien avait été condamné à trente mois d’interdiction d’exercice.