Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Réglementation de la profession

Un infirmier libéral peut-il avoir une ou plusieurs plaques professionnelles ?

- 17 février 2021 -

Comme le rappelle l’article R.4312-70 du code de la santé publique, un infirmier peut disposer d’une plaque à son lieu d’exercice : une plaque peut être apposée à l’entrée de son immeuble et une autre à la porte de son cabinet. Si la disposition des lieux l’impose, une signalisation intermédiaire de son cabinet reste possible à condition d’être discrète et conforme aux recommandations émises par l’Ordre.

Réglementation de la profession

Un médecin peut-il continuer à consulter pendant les heures de couvre-feu ?

- 17 février 2021 -

Comme l’a rappelé l’Ordre des médecins dans un communiqué du 16 janvier 2021, les patients peuvent continuer à consulter leur médecin mais aussi à se rendre dans un établissement hospitalier public ou privé, après 18 heures, pendant les heures de couvre-feu. Ils devront toutefois se munir d’une attestation de déplacement dérogatoire, dûment remplie. De leur côté, les médecins peuvent, au cours de cette période, continuer à effectuer des visites à domicile, leur carte professionnelle faisant office d’attestation pour leur activité professionnelle.

Statut juridique

Un médecin libéral qui signe un contrat de participation à l’exercice des missions de service public et aux activités de soins avec un établissement hospitalier peut-il être considéré comme un agent public ?

- 17 février 2021 -

Comme l’a précisé un arrêt du Conseil d’État du 29 juin 2020, un tel contrat n’a ni pour objet ni pour effet de conférer au praticien considéré la qualité d’agent public.

Exercice médical

Des condamnations judiciaires pour des faits d’agression sexuelle peuvent-elles justifier une interdiction d’exercice par l’Ordre sur le motif d’un état pathologique rendant dangereux l’exercice de la profession ?

- 17 février 2021 -

Un masseur-kinésithérapeute a fait l’objet de plusieurs condamnations judiciaires pour des faits d’agression sexuelle sur des condisciples féminines et sur des patientes. L’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a ainsi prononcé une suspension temporaire de son activité au motif que la poursuite de celle-ci faisait courir un danger à la patientèle féminine. De son côté, l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes a également suspendu ce praticien sur le fondement de l’article R.4124-3 du code de la santé publique qui précise notamment qu’en cas d’infirmité ou d’état pathologique rendant dangereux l’exercice de la profession, la suspension temporaire du droit d’exercer peut être prononcée, sur la base d’un rapport établi par trois médecins experts.

Contestant la décision prise par l’Ordre à son égard, ce masseur-kinésithérapeute a saisi le Conseil d’État qui, dans un arrêt du 2 juillet 2020, a donné raison à l’Ordre en rappelant notamment que si l’expertise psychiatrique ne mettait pas en évidence une pathologie psychiatrique manifeste, elle préconisait que la mesure de suspension se poursuive si les faits d’agression sexuelle reprochés à ce praticien étaient avérés.

Exercice médical

Des troubles comportementaux et relationnels peuvent-ils être assimilés à une insuffisance professionnelle ?

- 17 février 2021 -

Oui, a répondu le Conseil d’État dans un arrêt du 3 décembre 2020, après avoir approuvé une décision du Conseil national de l’Ordre des médecins. Celui-ci avait a suspendu un anesthésiste-réanimateur pour une durée de six mois pour insuffisance professionnelle rendant dangereux l’exercice de sa spécialité, en application des dispositions de l’article R4124-3-5 du code de la santé publique.

Les experts désignés dans le cadre de cette procédure ont pourtant précisé que la formation médicale initiale, l’expérience professionnelle et les connaissances théoriques de ce praticien donnaient à penser qu’il s’agissait d’un professionnel compétent. Mais pour ces mêmes experts et pour l’Ordre, "les troubles comportementaux et relationnels de nature à empêcher le praticien de travailler en équipe alors que cette dimension est inhérente et essentielle à l’exercice de la spécialité d’anesthésie-réanimation" étaient constitutifs d’une insuffisance professionnelle rendant dangereux l’exercice de sa profession.

Devoir d'information

Un chirurgien-dentiste a-t-il un devoir d’information ?

- 17 février 2021 -

Comme tout professionnel de santé, un chirurgien-dentiste a l’obligation de recueillir l’accord de ses patients avant la réalisation de soins dentaires, après avoir délivré une information loyale, claire et appropriée, dispensée au cours d’un entretien individuel, conformément aux articles L1111-2, L1111-4 et R4127-236 du code de la santé publique.
Comme l’a rappelé le Conseil d’État dans un arrêt du 12 février 2020, hors urgence ou impossibilité de consentir, la réalisation de soins dentaires ou d’un traitement auquel le patient n’a pas consenti constitue une faute disciplinaire. Le Conseil d’État a ainsi donné tort à la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des chirurgiens-dentistes qui avait exonéré de toute responsabilité l’un de ses confrères.

Sa patiente avait donné son accord de principe à la pose d’une couronne dentaire mais n’avait pas consenti à la pose d’une couronne de type à incrustation vestibulaire, faute d’avoir été informée et consultée sur ce point par ce praticien.

Réglementation de la profession

En ma qualité de sage-femme, je dois prochainement participer à une action d’information à caractère éducatif auprès de jeunes femmes. Quelles sont les précautions à prendre ?

- 17 février 2021 -

Comme le rappelle l’article R.4127-308 du code de la santé publique, lorsqu’une sage-femme participe à une action d’information du public à caractère éducatif, scientifique ou sanitaire, elle ne doit faire état que de données confirmées, faire preuve de prudence en ayant le souci des répercussions de ses propos auprès du public. Et le code de la santé d’ajouter qu’une sage-femme « ne vise pas à tirer profit de son intervention dans le cadre de son activité professionnelle ou à en faire bénéficier des organismes au sein desquels elle exerce ou auxquels elle prête son concours ».

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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