En cas de divorce d’un couple marié sous le régime de la communauté, le conjoint non professionnel de santé et divorcé a-t-il droit à la moitié de la valeur de la clientèle de son ex-conjoint ?
Dans une affaire jugée par la Cour de cassation le 12 janvier 1994, à la suite d’une procédure de liquidation d’une communauté liée à un divorce aux torts partagés, une cour d’appel avait décidé que le montant de la clientèle et la valeur du cabinet dentaire exploité par l’ex-mari devaient figurer à l’actif de la communauté.
Une décision contestée par ce chirurgien-dentiste, qui soulignait que lui seul pouvait décider ou non de céder, cette décision l’obligeant en fait à présenter sa clientèle à un autre confrère. Pour lui, en l’absence de présentation de clientèle, la valeur de son cabinet devait se limiter à celle de son matériel et du droit au bail.
Une argumentation rejetée par la Cour de cassation qui a refusé d’assimiler la clientèle à un bien propre acquis par l’époux. Pour la Cour de cassation, la clientèle et le cabinet devaient tomber en communauté pour leur valeur, et l’épouse divorcée avait droit à la moitié de celle-ci.