Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Statut juridique

Une modification des statuts d’une société inscrite au tableau de l’Ordre des médecins doit-elle être soumise au conseil départemental de l’Ordre ?

- 14 décembre 2020 -

Oui, a répondu le Conseil d’État dans un arrêt du 4 février 2020, après avoir rappelé que le conseil départemental de l’Ordre des médecins devait s’assurer, dans les mêmes conditions que lorsqu’il est saisi d’une demande d’inscription au tableau, que les nouveaux statuts sont bien conformes aux dispositions législatives et réglementaires. Si tel n’est pas le cas, il lui appartient de mettre en demeure la société de se conformer à ces dispositions, sous peine de radiation.

Rémunération & fiscalité

Un médecin peut-il être suspendu par l’Ordre s’il ne règle pas ses dettes ?

- 14 décembre 2020 -

Selon l’article R.4127-3 du code de la santé publique, « le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine », alors que l’article R.4127 rappelle que « tout médecin doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci ».

Dans une décision du 12 janvier 2016, la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins a condamné un anesthésiste-réanimateur à une année d’interdiction d’exercice pour s’être abstenu, pendant plusieurs années, de régler ses dettes envers des administrations (Urssaf, administration fiscale…) ou des établissements bancaires, pour des montants de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ni la force majeure ni la volonté de s’acquitter au mieux de ses obligations n’ont pu être retenus à l’encontre de ce médecin qui s’est délibérément abstenu de régler des dettes d’un montant élevé, en violation des articles R.4127-3 et R.4127-31 du code de la santé publique.

Réglementation de la profession

Un chirurgien-dentiste membre de la Société française d’orthopédie dento-faciale (SFODF) peut-il se prévaloir de ce titre sur ses ordonnances ?

- 14 décembre 2020 -

Dans un arrêt du 29 mai 2020, le Conseil d’État a enjoint le Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes d’autoriser l’inscription du titre de membre titulaire de cette société savante sur les plaques et imprimés professionnels des chirurgiens-dentistes membres.

Ethique professionnelle

Critiquer un professionnel de santé sur les réseaux sociaux est-il toujours fautif et condamnable ?

- 17 novembre 2020 -

Dans un arrêt du 22 mars 2019, la cour d’appel de Paris a considéré que la tenue de propos négatifs sur un réseau social envers un médecin pouvait relever de la libre critique, sans être obligatoirement dénigrants. Dans l’affaire jugée par la cour de Paris, des internautes utilisant des pseudonymes avaient publié, à propos d’un médecin, des commentaires, dont ceux-ci : « Homme désagréable, hautain, antipathique, pas à l’écoute ni disponible pour le patient, il donne l’impression qu’il a qu’une envie c’est qu’on lui donne son argent et qu’on s’en aille, ça doit être un bon chirurgien mais aucune envie d’être opéré par un homme comme lui ». Ou encore : « Il est réputé très hautain et expéditif… Il efface les questions qui ne lui conviennent pas sur son site web. C’est pas digne de confiance ».

Après avoir saisi le juge des référés pour ordonner à la société Google de supprimer ces avis de sa fiche professionnelle, sa demande a été rejetée, aux motifs que les commentaires publiés n’étaient ni diffamatoires, ni injurieux, ni dénigrants, relevant plutôt de la libre critique et de l’expression subjective d’une opinion ou d’un ressenti de patients déçus.

Pour obtenir le retrait de commentaires négatifs, un professionnel de santé doit prouver que ces commentaires dépassent les limites de la libre critique et deviennent fautifs, notamment lorsque ces propos contiennent une intention de nuire ou distillent des informations malveillantes sur le travail de ce professionnel.

Rémunération & fiscalité

Une infirmière libérale peut-elle être condamnée à un remboursement d’indu pour avoir transmis avec retard à la CPAM des feuilles de soins facturées par voie électronique ?

- 17 novembre 2020 -

Comme le rappelle l’article L161-33 du code de la Sécurité sociale, si une infirmière est responsable d’un défaut de transmission à la CPAM du bénéficiaire de documents nécessaires à la constatation des soins ou si elle les a transmis hors du délai prévu, la caisse peut exiger du professionnel la restitution de tout ou partie des prestations servies à l’assuré. Ces délais sont notamment fixés par les articles R.161-47 et R.161-48 du code de la Sécurité sociale.

Dans un arrêt du 13 février 2020, la Cour de cassation a ainsi condamné une infirmière libérale à un remboursement d’indu au motif que les documents auxquels était subordonnée l’ouverture du droit aux prestations n’avaient pas été adressés par ce professionnel de santé dans les délais requis par les textes.

Réglementation de la profession

Le confrère qui m’a vendu son cabinet ne respecte pas son engagement de non-concurrence. Comment faire respecter mes droits ?

- 17 novembre 2020 -

Vous pouvez vous appuyer sur l’article 1217 du Code civil et obliger votre confrère à respecter l’engagement qu’il a pris par contrat, obtenir une réduction du prix que vous avez acquitté pour l’achat de son cabinet, provoquer la résolution du contrat ou encore demander réparation des conséquences de cette inexécution.

Vous pourrez aussi réclamer des dommages et intérêts. Votre conseil départemental de l’Ordre pourra également être saisi en vue d’une demande de conciliation, préalable indispensable avant tout dépôt de plainte.

Pour toutes ces démarches, vous aurez sans doute besoin d’être assisté par un avocat, qui pourra vous être fourni par votre assureur si vous bénéficiez d’une assurance de protection juridique.

Responsabilité légale

Un patient peut-il se prévaloir d’un défaut d’information après avoir signé la fiche d’information expliquant l’ensemble des risques d’une intervention ?

- 14 septembre 2020 -

Comme l’a rappelé un arrêt de la cour administrative d’appel de Marseille du 3 octobre 2019, ne peut se prévaloir d’un défaut d’information la patiente qui a non seulement signé la fiche d’information « expliquant l’ensemble des risques inhérents à l’intervention qu’elle s’apprêtait à subir, et notamment le risque de perdre la vision de l’oeil opéré », mais aussi reconnaît qu’elle a été informée au cours d’un entretien individuel des risques de cette opération et qu’elle les avait compris.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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