Dans un arrêt du 22 mars 2019, la cour d’appel de Paris a considéré que la tenue de propos négatifs sur un réseau social envers un médecin pouvait relever de la libre critique, sans être obligatoirement dénigrants. Dans l’affaire jugée par la cour de Paris, des internautes utilisant des pseudonymes avaient publié, à propos d’un médecin, des commentaires, dont ceux-ci : « Homme désagréable, hautain, antipathique, pas à l’écoute ni disponible pour le patient, il donne l’impression qu’il a qu’une envie c’est qu’on lui donne son argent et qu’on s’en aille, ça doit être un bon chirurgien mais aucune envie d’être opéré par un homme comme lui ». Ou encore : « Il est réputé très hautain et expéditif… Il efface les questions qui ne lui conviennent pas sur son site web. C’est pas digne de confiance ».
Après avoir saisi le juge des référés pour ordonner à la société Google de supprimer ces avis de sa fiche professionnelle, sa demande a été rejetée, aux motifs que les commentaires publiés n’étaient ni diffamatoires, ni injurieux, ni dénigrants, relevant plutôt de la libre critique et de l’expression subjective d’une opinion ou d’un ressenti de patients déçus.
Pour obtenir le retrait de commentaires négatifs, un professionnel de santé doit prouver que ces commentaires dépassent les limites de la libre critique et deviennent fautifs, notamment lorsque ces propos contiennent une intention de nuire ou distillent des informations malveillantes sur le travail de ce professionnel.