Un pédicure-podologue peut-il être sanctionné pour un refus de soins illégitime et dépassement d’honoraires abusif ?

Le décret n° 2020-1215 du 2 octobre 2020, relatif à la procédure applicable aux refus de soins et aux dépassements d’honoraires abusifs ou illégaux, prévoit désormais pour les professions de santé disposant d’un Ordre professionnel une procédure à l’article L1110-3 du code de la santé publique disposant que : "Toute personne qui s’estime victime d’un refus de soins illégitime peut saisir le directeur de l’organisme local d’assurance maladie ou le président du conseil territorialement compétent de l’Ordre professionnel concerné des faits qui permettent d’en présumer l’existence."
La commission mixte de conciliation compétente examine la plainte de la personne s’estimant victime d’un refus de soins discriminatoire ou d’un dépassement d’honoraires abusif de la part d’un pédicure-podologue. En cas d’échec de la conciliation mixte (Ordre professionnel et organisme local de Sécurité sociale sont représentés) ou en cas de récidive, le litige est susceptible de donner lieu à une procédure disciplinaire à l’encontre du professionnel de santé concerné, voire à une sanction par l’Assurance maladie en cas de carence de l’Ordre.
À noter que l’application du décret refus de soins pour les pédicures-podologues soumis à la convention nationale destinée à organiser les rapports entre les pédicures-podologues libéraux et les caisses d’assurance maladie (arrêté du 24 décembre 2007) peut potentiellement être très lourde de conséquences. L’Ordre national des pédicures-podologues a néanmoins obtenu la reconnaissance de la situation particulière de ses adhérents : "En raison de la situation conventionnelle particulière des pédicures-podologues, il est demandé aux caisses d’apprécier les dépassements d’honoraires pratiqués par chaque professionnel concerné au regard des pratiques actuelles de l’ensemble de la profession, à savoir les dépassements moyens pratiqués, pour une activité comparable."